Le dosage spectrophotométrique du paracétamol a été effectué et sur le sang du patient
admis au CNT d’Alger que sur le sang du patient admis au pavillon des urgences du CHU de
Tizi-Ouzou.
Nous désignerons par C1, la concentration en paracétamol dans le sang du patient du
CNT, et par C2, la concentration en paracétamol dans le sang du patient du CHU de Tizi-
Ouzou.
Les valeurs des densités optiques mesurées à 405 nm, correspondantes à chaque
concentration en paracétamol dans chaque prise d’essai (échantillons de sang et solutions
« étalon ») sont données dans le tableau II ci-dessous :
La détermination des valeurs des concentrations en paracétamol C1 et C2 dans les
sérums des deux patients présumés intoxiqués par ce médicament, est réalisée graphiquement
grâce au tracé obtenu en mettant en abscisses, les concentrations connues des solutions
« étalon », et en ordonnées, les absorbances correspondantes (Figure 18).
Les valeurs des absorbances mesurées pour chaque échantillon de sérum des deux
patients, sont portés sur l’axe des ordonnées de ce graphique ci-dessus, et par projection sur la
droite et de celle-ci sur l’axe des abscisses, les concentrations C1 et C2 qui leur correspondent
sont lues directement sur l’axe des abscisses. Elles sont égales à 554 mg/l pour C1 et à 10
mg/l pour C2, soit en μmol/l, 3665 et 66, respectivement.
Par référence au nomogramme de RUMACK-MATTHEWS (Figure 11), à 5 heures
après ingestion, pour le patient du CNT d’Alger et à 10 heures après ingestion, pour le patient
du CHU de Tizi-Ouzou, les doses en paracétamol ingérées par le premier patient sont
extrêmement élevées ce qui l’expose à d’énormes risques et par conséquent il doit être
rapidement mis sous antidote, alors que pour le deuxième patient, les doses ingérées ne sont
pas toxiques voire qu’elles sont même en deçà du seuil thérapeutique. Néanmoins, le temps
écoulé depuis l’ingestion du paracétamol est très élevé eu égard à la demi-vie très courte de ce
médicament. En effet, quelque soit la dose ingérée, le produit est pratiquement totalement
éliminé au bout de 7 fois sa demi-vie plasmatique. Ce qui n’est pas le cas du NAPQI résultant
de son catabolisme. Par conséquent à ce stade de l’analyse, nous sommes dans l’incapacité
d’infirmer de façon catégorique la possible intoxication de ce patient par du paracétamol, à
moins que son coma à l’arrivée au pavillon des urgences soit du réellement à l’un ou à tous
les autres médicaments qu’il avait pris concomitamment au paracétamol.