Je ne serais pas un travailleur social complet, si je n’actualisais pas régulièrement l’état de mes connaissances socio-politico-économiques par la presse ou la lecture de publications sociales récentes.
Dans nos sociétés occidentales, le droit des personnes ne se définit plus exclusivement à l’intérieur des états. En effet, à titre d’exemple : avec la Cour Européenne des Droits de l’Homme, des droits transcendent l’ensemble des états-membres de l’Union Européenne, et notamment le droit aux respects fondamentaux pour vivre et le droit à l’égalité et à la fraternité.
Appréhender l’autre, n’est-ce pas le considérer comme un être humain pareil à soi-même ? C’est-à-dire le traiter comme alter-ego ? Je ne suis pas supérieur à un autre, quelle que soit mon rang social, mon statut, … La fraternité est la valeur essentielle pour ne pas tomber dans la discrimination d’un genre. « La réciprocité, c’est quand l’autre, sous sa différence, me ressemble toutefois par certains angles. C’est admettre que l’autre, dans le partage et malgré sa différence, puisse m’offrir autant que je suis capable de lui donner. »
Pour construire un lien avec l’autre, sans le brusquer ou le frustrer, je vais avoir besoin de recourir à des moyens qui me permettent de construire une relation authentique avant tout. Il en a été ainsi lorsque j’ai réussi à instaurer une relation vraie avec Grégoire, 14 ans, dès lors que j’ai découvert que notre espace de partage authentique et joyeux était la table de ping-pong. J’ai réussi à gagner sa confiance, au bout de trois séances, en valorisant certaines habiletés techniques qu’il acquérait peu à peu. Le rapport de hiérarchie cède ici le pas à une rencontre entre deux êtres humains qui se sont mis d’accord sur un support les mettant sur un certain pied d’égalité, même si le lien éduquant/éduquer reste principalement asymétrique.
Cependant, vouloir du bien à quelqu’un que l’on soutient dans son processus de socialisation ou d’intégration sociale, cela ne va pas sans l’éduquer au sens de la loi et, dans la loi, au respect de la vie d’autrui. L’émancipation et l’autonomisation ne peuvent se faire sans la transmission du sens de la responsabilité subjective : il faut faire saisir à l’autre, aussi jeune qu’il soit, que tout acte posé aujourd’hui a des conséquences pour demain.