Contrairement au système traditionnel caractérisé par la culture de la variété Niaouli sous ombrage de grands arbres, sans densité précise, sans apport de fertilisants chimiques, et par un faible niveau d’entretien, le système de culture de café sur le plateau Akébou – Akposso peut être caractérisé de système semi amélioré. Dans ce système, les nouvelles variétés sont plantées suivant des itinéraires techniques bien définis.
4.1.1. Pépinière: obtention des jeunes plants
Les jeunes plants sont obtenus en majorité par pépinière faite par les paysans eux-mêmes. Pour la pépinière, les paysans aménagent le site, ils achètent les petits sachets de 10 FCFA qu’ils remplissent de sol riche en fertilisant afin d’y semer les boutures. La pépinière est arrosée deux fois par jour et à chaque trois jour pendant une période de six à sept mois.
Durant cette période, trois désherbages, un traitement antitermite et deux traitements insecticides ainsi que l’application de deux kilogrammes d’urées sont effectués.
4.1.2. Phase d’installation de la plantation
La mise en terre des jeunes plants se fait après défrichement de la parcelle, suivis de l’abattage et morcellement des arbres, du pare-feu, du débardage, du piquetage et de la trouaison. La densité de plantation est de 1284 plants par hectare.
A la première année de mise en terre, deux désherbages à houe, l’épandage de 30 kg / ha d’urée ainsi que des activités comme l’arcure et le paillage sont réalisés.
La conduite de la plantation de la deuxième se distingue de celle de la première année par le choix et l’écartement des rejets, l’épandage de 50 kg phosphate d’ammoniac ainsi que par les activités de remplacement de plants morts.
En troisième année, trois désherbages à coupe-coupe, l’épandage de phosphate d’ammoniaque et de N20P10K10, des traitements phytosanitaires et un passage d’égourmandage sont effectués.
Tableau 2 : Coût d’installation d’un ha de café
Source : Données collectées
Du tableau 2, il ressort que le coût d’obtention des jeunes plants par pépinière conduite par les paysans eux même s’élève à 87 000 FCFA (dépenses en élevage des plants, en boutures racinées et en sachets plastique) soit environ 70 FCFA le plant. Il est donc plus avantageux pour les paysans de produire eux même les jeunes plants que de les acheter à 100 FCFA l’unité.
4.1.3. Phase de production de la plantation
Les activités de la quatrième année et des autres années de production se résument à deux désherbages, à l’épandage de l’engrais chimique NPK20-10-10, à l’égourmandage, au traitement phytosanitaire, à la récolte et aux opérations post-récoltes puis au recépage qui constitue l’opération par laquelle les caféières sont régénérées. Il se fait normalement après chaque cinq principale récolte. Notons que cette dernière opération est très négligée par la majeure partie des producteurs.
Dans ce milieu, deux moyens de rémunérer l’opération de récolte et de post-récolte sont à noter, il s’agit de :
. rémunération en espèce où chaque activité est payée en argent
. rémunération en nature où l’ensemble des activités de récolte et post-récolte (la récolte, le transport, le séchage, le décorticage et le triage) est rémunéré par le tiers de produits récoltés (café marchand obtenu).
Les paysans optent pour ce dernier moyen parce qu’ils n’ont pas souvent de liquidité pouvant leur permettre de payer au comptant ces opérations.
Notons que le nombre de sarclage (désherbages), de l’égourmandage et du traitement phytosanitaire puis de dose d’engrais employé varie de producteurs en producteurs et d’année en année.