Anne Gnahouret, Ministre de la Solidarité de M. Gbagbo, avait de son côté fait état de plus de 10 000 Ivoiriens réfugiés au Liberia et en Guinée, et de plus de 2 500 déplacés internes. Ces derniers venaient de fuir « les zones tenues par les rebelles pour échapper aux exactions » dans le nord du pays, sous contrôle des Forces nouvelles (ex-rébellion) qui appuyaient M. Ouattara, selon la Ministre, qui avait accusé « les organisations internationales » de les « ignorer ».
Abidjan avait vécu dans l’attente d’un assaut des partisans de M. Gbagbo sur le quartier général de son rival, qui ne s’était finalement pas produit. Charles Blé Goudé, leader des Jeunes patriotes, avait annoncé qu’il suspendait son projet de « libérer à mains nues » le Golf Hôtel d’Abidjan, qui servait de quartier général au camp d’Alassane Ouattara.
« Nous avons décidé de donner une chance à la négociation qui est en cours », avait déclaré M. Blé Goudé à la télévision publique RTI. « Mais nous mettons en garde les occupants du Golf Hôtel que nous ne sommes plus prêts à accepter quelque déclaration que ce soit menaçant d’attaquer les ivoiriens, auquel cas – je le précise – nous viendrons les chercher, les déloger, les mains nues, de cet hôtel, quelle que soit l’armée qui va les protéger”, avait-il ajouté.
Tout était calme aux alentours de l’hôtel, protégé par des éléments des Forces nouvelles et quelque 800 soldats de l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui en effectuait aussi le ravitaillement par hélicoptère. M. Blé Goudé avait néanmoins précisé qu’il remobiliserait ses partisans au lendemain de la venue à Abidjan de la mission de la CEDEAO et de l’Union africaine.
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