a. Conditions d’émergence
L’organisation et la solidaire sociale a toujours été une tradition chez les mozabites. La prédisposition liée au contexte socioculturel mais aussi à l’émergence d’une nouvelle loi relative aux associations (11) ont favorisé ce déclic de la part de la société civile pour:
Prendre en main les couloirs d’intervention inoccupés ou ayant échappé à la vigilance des services publics. Environnement oasien et culture environnementale, protection du patrimoine local matériel et immatériel, tourisme) avec un besoin de renforcer une solidarité sociale durable.
Trouver des alternatives aux programmes de développement nationaux inadaptés à leur identité culturelle(12) et religieuse(13) (Education, formation professionnelle, action sociale, emploi …)
C’est toujours dans un climat de concertation et de respect des idées de l’autre, que les décisions communautaires se prennent, dans la société mozabite le leadership est attribué à un groupe plutôt qu’a une personne.
En sa qualité de lieu touristique, la vallée du Mzab accueille annuellement des visiteurs étrangers ordinaires mais aussi des professionnels et des membres actifs dans les ONG internationales. Ce brassage culturel a enrichi les idées des locaux et stimulé leur initiatives pour s’organiser, s’adapter pour trouver des solutions à leur préoccupations présentes et futures.
La proximité de l’information et de la communication (l’internet et la télévision numérique par satellite) a aussi développé la créativité des associations locales pour se lancer dans de nouvelles thématiques liées à l’environnement et au développement durable en général.
b. Date de création des associations enquêtées
Le début des années 90 a été la phase cruciale de décollement de la mouvance associative.
De nouveaux secteurs d’activités ont été reconquis par les associations dans le domaine de l’environnement, la solidarité et la bienfaisance, les handicapés etc….
La participation de la femme dans le mouvement associatif est resté figée.*(dans la culture mozabite la femme assume un rôle social et économique à l’intérieur du foyer familial) malgré qu’elle représente 49% de la société mozabite.
L’objectif fondamental n’est pas le fait de la création de l’association en elle-même, mais c’est de pouvoir assurer sa durabilité en fonction de ses besoins spécifiques, créant ainsi des mécanismes d’adaptation et d’innovation fonctionnelle et procédurale avec un besoin continu de renforcer la solidarité sociale.
Au niveau de la vallée l’évolution du nombre des associations a connu une phase de croissance allant de (1990-2005) et une phase de décroissance rapide à partir de 2005.
Ce changement de tendance explique en partie un décalage entre les aspirations de la société civile et les politiques publiques d’incitation à la création d’associations.
Le graphe retraçant la courbe d’évolution de création des associations*(toutes les typologies d’associations) de la commune de Bounoura*(commune de référence avec une population de 36767 habitants (2010) et 154 associations crées à partir de 1973) met en évidence cette évolution
Figure N° ( 4 ) Courbe d’évolution du nombre d’associations crées entre les années 1973 et 2010. Commune de Bounoura *(Ksour de bounoura et de béni isguen ) (vallée du Mzab)
Les associations enquêtées forment un lot hétérogène choisi pour retracer la dynamique opérationnelle durant
Leur parcours et de définir ainsi les conditions qui ont permis leur durabilité.
En partant de la fondation Cheikh ammi Saïd créée en 1973 à l’association NABAA créée en 2008 nous essayerons de comprendre leur mode d’organisation et l’effet de leurs activités sur le développement de leur territoire.
Figure (5) Période de création des associations enquêtées (15)
c. Initiative
L’initiative de création
La similitude dans les convictions et l’existence d’un même centre d’intérêt que les membres d’une association ou d’une organisation se partagent, sont à l’origine de leur raison d’être.
Dans notre cas, l’initiative de création de l’association est toujours privée.
La proximité géographique et la convergence des objectifs favorisent ces types de groupements.
Le ksar et la palmeraie restent donc le centre focal ou naissent des initiatives communautaires pertinentes en réponse à des préoccupations à la fois sociales, économiques et environnementales.
Tableau (8 ) : Les initiatives de création des associations
d-Motif la création de l’association
Les associations enquêtées touchent à des sensibilités liées à la protection de la palmeraie
( TAZDAIT ) et de son environnement (APEB ), à l’insertion des handicapés dans la société (AHB) au développement du tourisme à la protection du patrimoine local (ATD) à la valorisation des produits spécifiques ( ASPEC) à l’émancipation de la femme (NABAA ) ou à Contribuer à l’éducation des jeunes ( Fondation CAS ).
La raison d’être des associations est la conséquence d’une manifestation cumulée d’un besoin ou d’une préoccupation ressentie par des individus ou des groupes qui évoluent par la suite en une demande sociale.
En résumé les motifs de création des associations convergent vers les points qui peuvent se résumer comme suit :
Protection de l’environnement
Une réponse à un besoin spécifique en fournissant un service
Développer une activité économique
11 loi n°92 31 relative aux associations
12 l’éducation des filles n’est pas tolérée dans les structures publiques
13 l’ibadisme (rite religieux musulman) n’est pas enseigné dans les écoles publiques )
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