6.1 Réflexion personnelle
Mon travail de fin d’étude touche à sa fin… Mais je ne pourrais le terminer sans une partie personnelle. En effet, il a été très difficile pour moi, étant éreutophobe, de rester impartial en ne faisant pas part de mes critiques personnelles. Cela dit, grâce à ce chapitre, je vais pouvoir m’exprimer librement. Je vais donc décrire mon expérience d’éreutophobe pour en arriver à formuler des conseils aux autres éreutophobes. Je le ferai également en critiquant personnellement les traitements présentés dans le chapitre précédent. Mes conseils et tous les propos que je vais tenir dans ce texte seront bien entendu basés sur tout mon travail mais aussi sur trois interviews et un sondage qui seront exposés à la suite de ce moment de réflexion personnelle.
J’en viens donc ici à formuler une série de conseils basés sur mon expérience en tant qu’éreutophobe. D’abord j’aimerais préciser une chose: j’aimerais énormément que ce travail de fin d’étude serve à aider de nombreux éreutophobes, c’est pour ça que cette partie va être rédigée pour eux, enfin pour nous ! Les conseils que je vais avancer ici seront certainement très difficilement réalisables pour les éreutophobes plus intenses. Mais je n’en dis pas plus, voici donc la description de mon expérience.
Tout d’abord, il faut savoir que j’ai été éreutophobe « léger ». En effet, avant, sans réellement connaitre ma phobie, je me considérais comme un cas désespéré. Rougissant de plus en plus et étant de plus en plus tourmenté par mes flushs de rougeur, j’ai été amené à me renseigner sur Internet. J’ai alors été pris d’un énorme soulagement lorsque j’ai remarqué que je n’étais pas le seul dans le cas. C’est en lisant les témoignages dans des discussions sur les forums que j’ai découvert que j’étais pire par rapport à certains mais aussi qu’il y avait pire que moi ! C’est un grand soulagement au départ puis finalement, rien ne change : votre phobie est toujours là. Mais je pense que dans toute maladie (l’éreutophobie n’est pas une maladie, je le sais), savoir que l’on n’est pas le seul dans le cas est rassurant et je suis sûr que cela a un effet positif. Si vous lisez ceci, c’est déjà une étape de passée : vous savez que vous n’êtes pas le seul ! Rappelez-vous : 6% de la population en souffrent !
Ensuite, il me semble logique que lorsque l’on sait que plusieurs personnes souffrent du même problème, on va se renseigner à propos de ce qu’ils endurent. C’est ce que j’ai fait. Mais j’ai fait bien plus que simplement me renseigner : j’ai étudié ma phobie pour faire ce travail ! J’en viens donc à vous expliquer comment s’est passé la réalisation de mon T.F.E. Avant tout, il a fallu faire le choix de faire mon travail de fin d’étude sur ce sujet. Et je dois avouer que ce n’était nullement dans mes intentions de départ : je souhaitais faire mon T.F.E sur Adolf Hitler…Heureusement (et oui, je dis bien heureusement), le sujet avait déjà été choisi l’année précédente, je ne pouvais donc traiter ce sujet.
Je n’avais alors sur le coup aucune autre idée de sujet… A ce moment, j’étais très tourmenté par ma phobie, j’y pensais sans cesse. J’ai eu alors l’idée splendide d’effectuer mon T.F.E sur ce sujet. Pour de nombreux éreutophobes, cela va paraitre insensé lorsque l’on sait que ce travail va devoir être présenté devant une classe ! Et j’admets que cette idée m’a terrifié ! Pour me rassurer, je me disais que ce « suicide » allait se faire l’année d’après et que j’avais le temps de « m’améliorer ».
Mais je me suis vite rendu compte que j’allais devoir signaler aux différentes personnes le sujet de mon T.F.E, à savoir : le sous-directeur, ma promotrice, mes parents et pire… mes amis ! Rougissements assurés ! J’ai donc d’abord averti un professeur pour savoir si elle accepterait de me promouvoir…Pour cette demande, j’ai choisi la facilité : le mail. Mais il y a bien un jour où j’ai dû discuter de mon sujet avec elle. Mais elle m’a très vite mis à l’aise et je ne craignais pas nos rencontres. Pour ce qui est du sous-directeur, j’ai dû aller le voir personnellement dans son bureau, je me souviens encore de comment cela s’est passé : je suis arrivé dans son bureau, je ne rougissais pas. J’ai commencé à lui informer sur quoi mon sujet portait. Comme tout T.F.E, il faut une partie personnelle, il m’a alors demandé de l’expliquer. Je lui ai alors avoué que j’étais éreutophobe. Il m’a alors dit que cela ne se voyait pas et me connaissant j’ai répliqué que cela n’allait pas tarder à se remarquer. En effet, il a fallu 3 secondes après cette phrase pour que je devienne une fraise de Wépion ! Mais la suite s’est déroulée sous forme de rigolades bien amicales sur mon rougissement. Ensuite, il a fallu en informer mes parents. Là encore, j’ai choisi la facilité en l’expliquant en soirée, dans le salon, il n’y avait pas de lumière.
J’ai rougi mais je m’en foutais puisqu’ils ne pouvaient pas le voir. Pour terminer, c’est aux amis qu’il a fallu le dire. Et là, j’ai eu beaucoup de mal ! Ils savaient, ils le remarquaient que je rougissais très vite mais personne ne savait de quoi je souffrais. Pendant environ deux mois, j’ai répondu à ceux qui me questionnaient sur le sujet de mon T.F.E que je n’en avais aucune idée. Et un jour, j’ai serré les dents et je l’ai dit. J’ai rougi…beaucoup mais j’étais fier. Pourquoi expliquer tout cela ? Parce que de nombreux éreutophobes ne veulent absolument pas l’avouer aux proches et je comprends, je ne le voulais pas non plus. Je l’ai fait parce que j’étais obligé. Je me suis obligé moi-même de le faire dans un élan de courage. Savoir que les autres connaissent votre phobie particulière est quelque chose de très difficile pour un éreutophobe.
J’en suis totalement conscient. Et il est certain qu’au début cela va empirer les choses : vous allez rougir et vous allez vous dire « je rougis et celui qui est devant moi sait pourquoi ». C’est tout simplement horrible les premiers mois ! Mais au final, tout s’améliore ! Il faut se dire que les autres, ce sont des amis et si ce sont de réels amis, on peut compter sur eux ! Ils vous taquinent avec ça mais c’est différent, on le ressent, et on va beaucoup mieux ! On en arrive alors à se dire : « Je rougis et alors ? ». Tout le secret est là ! Depuis que je fais ce T.F.E, j’ai dû traverser de nombreuses épreuves très difficiles à savoir celles que je viens d’expliquer.
Mais je peux dire aujourd’hui que je ne suis plus éreutophobe ! J’ai réussi à me guérir tout seul, rien n’est plus beau ! Bien entendu je rougis toujours mais je m’en préoccupe beaucoup moins, voire plus du tout ! Pour « entretenir la guérison » rien de tel que de suivre le célèbre dicton « On guérit le mal par le mal » ! Il faut alors sans cesse s’exposer avec sa rougeur devant les autres. On remarque très vite qu’il n’y a rien de terrible… On essaye d’oublier les mauvais réflexes comme la fuite, le camouflage,…Par exemple, quand je sentais que je devais rougir à table devant mes parents, je prétextais avoir envie de me moucher : cela me permettait de cacher la rougeur en plaçant correctement le mouchoir sur mes joues. Je me suis alors forcé de rester à table et de faire face ! Je suis toujours en vie pourtant… Avant de réaliser mon T.F.E sur l’éreutophobie, je pensais à ma phobie tous les jours ! Je m’apitoyais sur mon sort ! Lors des premiers mois d’écriture, j’ai continué à y penser sans cesse… mais pas de la même façon !
Je n’y pensais plus négativement : je pensais aux causes, aux conséquences que cela avait sur moi,… je m’étudiais littéralement ! Le résultat du sondage montre bien que de nombreux éreutophobes évitent les transports en communs et que s’ils les prennent, ils restent la plupart du temps seul sur un siège. Il est aussi ressorti qu’une grande majorité des éreutophobes ne pratique pas de sport ou en pratique individuellement. C’est bien une preuve que les éreutophobes sont dans un cercle vicieux. Evidemment, ces chiffres ne veulent peut-être rien signifier mais voilà comment je les interprète. Je ne dis pas non plus qu’il faut changer de sport ou autre chose mais changer de comportement. Le comportement dans le bus et le sport ne sont que des exemples pour montrer que le comportement de l’éreutophobe est « mauvais ».
Il est clair et je ne peux le nier que certains éreutophobes n’essayeront pas du tout cette technique. Je vais donc me permettre de critiquer les traitements qui ont été présentés dans le chapitre précédents. Pour commencer, je pense que si vous êtes poussez à être aidé par un spécialiste, le mieux est d’opter pour une thérapie comportementale-cognitive. C’est l’un des seuls moyens qui permet de s’accepter tel que l’on est. Vous apprenez à vivre avec vos défauts et vos qualités. Cela va peut-être prendre du temps mais combien de temps avez-vous déjà perdu à culpabiliser ? Les médicaments peuvent être là pour vous aider à évoluer mais rappelez-vous qu’aucune pilule miracle existe, je pense qu’il est donc inutile de se soigner avec des médicaments si aucune thérapie n’est suivie ou qu’aucun effort est réalisé. Certains optent directement pour la sympathectomie thoracique. Je trouve ça ridicule ! Accepter l’opération représente, pour moi, la preuve d’un abandon. Vous êtes plus fort que ça ! Maintenant, si vous avez tout essayé, rien ne vous empêche de choisir l’option chirurgicale. Mais souvenez-vous des risques et des effets secondaires ! Il serait bête de garder les rougeurs et de souffrir de nouveaux problèmes…Pour ce qui est des autres psychothérapies plus classiques, je trouve qu’elles sont assez mal adaptées pour l’éreutophobie. On ne traite pas un éreutophobe comme on traite un quelqu’un qui bégaie !
Pour conclure tout doucement, je vais récapituler les trois étapes qui permettent d’aller mieux (selon moi) même si elles ne sont pas clairement expliquées dans ce texte. Je pense donc que la « marche vers la guérison » peut commencer par l’étape de l’information. Comment pourrions-nous guérir de quoi que ce soit si nous ne savons pas de quoi nous souffrons ? Il faut tout savoir, tout connaitre sur le bout des doigts ! On apprend alors à se connaitre. La deuxième étape pourrait s’intitulée « l’acceptation ». Il faut donc s’accepter : le fait est là, on ne sait rien n’y faire ! Il faut assumer et cela se fait également en avouant aux autres notre phobie. La dernière étape est la confrontation. Montrer notre rougissement, profiter des moments de rougeur pour se montrer,… sont des choses très difficiles à faire mais indispensables ! Au début, c’est très compliqué mais tout ce facilite petit à petit ! Pour terminer, voici un petit texte d’un anonyme à méditer : « La vérité c’est que si t’as pas confiance en toi, tu ne peux pas réussir dans la vie. Parce que les gens qui n’ont pas confiance en eux abandonnent tous leurs rêves à un moment ou un autre.
Ils arrêtent de se battre, même quand ils sont proches du but, pour la simple et bonne raison qu’ils pensent qu’ils ne le méritent pas ou parce qu’ils pensent qu’il y a beaucoup d’autres personnes plus douées, plus belles, plus intelligentes, plus drôles dans le monde qui méritent de vivre ce rêve à leur place. Ou encore parce qu’ils tentent de se faufiler dans la tête des gens et que chaque critique, chaque haussement de sourcil, chaque rire moqueur, chaque petit signe de mépris, les blesse, les écrase. La vérité c’est qu’il y a des centaines d’idiots, de gens méchants, méprisables, qui vivent la vie de leur rêve parce qu’aussi stupides ou mesquins soient-ils, ils croient en eux. »
6.2 Interview Ducarme
Cette interview du psychologue Thierry Ducarme a été réalisée le 26 octobre 2011 à 14H. Le lieu du rendez-vous a été fixé à Dinant, rue des Orfèvres au numéro 5. Monsieur Ducarme est âgé de 62 ans.
« 1. Quand je vous dis « éreutophobie », à quoi pensez-vous ?
– C’est la peur de rougir. Ca, effectivement, je connais. Un souci pouvant être très handicapant et faisant peser une grande souffrance sur ceux qui en souffrent.
2. Trouvez-vous que l’éreutophobie est bien connue ?
– Personnellement, oui. Je connais cette phobie mais maintenant, en ce qui concerne les gens, je ne sais pas. A mon avis, non.
3. Combien d’éreutophobes avez-vous traités ?
– Entre 2 et 5 éreutophobes. Je ne saurais pas vous dire exactement.
4. Viennent-ils vous consulter spontanément ou sont-ils poussés par un proche,… ?
– Franchement, je n’en sais rien du tout.
5. Comment conseillez-vous un éreutophobe ? (opération ? Médicament ? TCC ? )
– Médicament ? Certainement pas, je ne suis pas médecin. Et je ne donne pas de conseils à un éreutophobe. J’utilise le traitement paradoxal qui consiste par exemple à dire que l’éreutophobie n’est pas un défaut, cela ne doit pas nous gêner. L’hypnose par contre soigne très bien. C’est la seule chose que je peux conseiller à un éreutophobe.
6. Quelle est votre méthode de travail lorsque vous suivez un éreutophobe ?
– Oui, donc c’est comme à la question précédente : traitement paradoxal, tirer des avantages de la souffrance du patient. Par exemple, j’ai reçu une patiente qui travaillait derrière un comptoir et qui avait beaucoup de contact avec les clients. Elle m’a dit que cela la gênait énormément de rougir devant le client. Mais moi, je lui ai répondu qu’elle avait de la chance de rougir ! C’est ce qui va justement renforcer le contact avec le client. Un autre exemple avec une personne qui bégaie. Cette personne faisait de la publicité pour des aspirateurs en sonnant aux portes. Mais il a de la chance de bégayer ! Cela va justement pousser le client à l’écouter et à faire attention à ce qu’il dit. Et il va d’autant plus être aidé car le client, qui aura envie de l’écouter, le poussera à faire attention à son articulation.
7. L’éreutophobie se présente-elle le plus souvent isolée ou est-elle associée à d’autres troubles psychologiques/médicaux ?
– Je n’en sais strictement rien. J’imagine que non.
8. Observez-vous un rapport entre les éreutophobes ? (Une condition de vie, un mode de vie,… ?)
– C’est très dur à dire. Je n’observe rien car, vous savez, l’éreutophobie est quelque chose de si complexe et variant entre les personnes qu’il est impossible, pour moi, d’établir des liens.
9. Comment un éreutophobe perçoit-il le regard des autres ?
– L’éreutophobe est quelqu’un qui n’a pas confiance en lui. Il perçoit donc le regard des autres négativement, comme si l’on portait un jugement sur lui. Mais encore une fois, cela peut varier d’une personne à l’autre, il ne faut pas généraliser tous les éreutophobes.
10. Quelles sont les choses qu’un éreutophobe doit modifier dans son quotidien ?
– Comme je l’ai dit plus haut, je ne donne aucun conseil aux patients, je les écoute et tire des avantages mais à aucun moment je ne vais « interdire » un patient de faire tel type de chose, s’il a envie d’éviter telle situation sociale, c’est son choix et à aucun moment je ne remets en question son choix.
11. Selon vous, quelles sont les causes de l’éreutophobie ? (+ psychologique ou + « physique » avec un dysfonctionnement du système autonome ?) Est-ce que cela peut différer d’une personne à l’autre ? Y a-t-il un profil type ?
– Sans hésitation, psychologique ! Il y a peut-être, effectivement, un petit problème niveau médical mais pour moi, c’est purement psychologique.
Est-ce que cela peut différer d’une personne à l’autre ?
– Je ne sais pas du tout si cela peut différer d’une personne à l’autre, encore une fois, c’est si complexe…
12. Jusqu’à quel point l’éreutophobie peut-elle être invalidante ?
– Je ne saurais pas du tout vous dire… Cela diffère une fois de plus entre les personnes.
Mais chez les personnes que vous avez reçues, jusqu’à quel point étaient-ils handicapés par cette phobie ?
– Je ne saurais pas vous dire jusqu’à quel point cela les handicape dans leur vie, mais il faut savoir qu’une personne qui vient voir un psychologue, c’est une personne qui souffre réellement, il y a une vraie souffrance.
Oui, c’est sûr. D’après des statistiques, 15% des éreutophobes iraient même jusqu’au suicide.
-Oui mais à ce moment, ce sont des cas extrêmes.
13. Quand considérez-vous que le patient est guéri ?
– Je ne guéris pas les patients, l’éreutophobie n’est pas une maladie ! Et ce n’est jamais moi qui dit que mon patient est guéri. C’est à lui de le voir, de le sentir. S’il va mieux, il prend moins de rendez-vous. Si cela recommence, il reprend contact avec moi. On ne guérit pas comme s’il s’agissait d’une maladie. On apprend à accepter de vivre avec. Cela s’appelle « faire son deuil ». C’est comme lors d’un décès d’un proche, on accepte mais on n’arrivera jamais à ramener la personne à la vie… Oui, je peux donc dire que le patient va mieux lorsqu’il accepte son rougissement excessif.
14. Avez-vous déjà réussi à guérir un éreutophobe ? Si oui, en combien de temps et de quelle manière ?
– Voir question précédente
15. Quel est votre opinion sur l’opération (sympathectomie thoracique) ?
– Je ne savais pas qu’il y avait une opération.
Ah, cela consiste à « couper » le nerf sympathique qui est responsable du rougissement. Certaines personnes sont très satisfaites du résultat puisqu’ils ne rougissent plus du tout.
-Je suis méfiant. Pour moi, l’opération comme vous la décrivez ne s’occupe que d’un symptôme. Je m’explique : par exemple, lorsque vous allez chez le médecin pour une grippe, vous allez lui dire vos symptômes, c’est à dire la fièvre,… Le médecin ne va pas soigner que votre fièvre, il va établir une liste de vos symptômes et va donc en conclure que c’est une grippe. Ici, l’opération ne s’occupe que du symptôme, à savoir le rougissement. Mais il y a toute une souffrance qui se cache derrière et qui n’est pas à négliger. Maintenant, je n’empêcherai jamais un patient d’opter pour l’opération ! C’est son choix. Et vous, quel est votre point de vue sur l’opération ? Opteriez-vous pour cette solution ?
Oh que non ! Il y a des effets secondaires comme l’hyperhidrose,…
-(Signe de confirmation) C’est risqué mais cela dépend toujours du choix de la personne, certains veulent absolument se débarrasser du rougissement.
Une question me vient : Qu’attendent les éreutophobes lorsqu’ils vous contactent ?
-Ils souffrent, ils veulent donc résoudre leur souffrance. Ils cherchent comment la soulager. Ils veulent à tout prix une solution.
Oui… Voilà je n’ai plus de questions… Je vous remercie énormément d’avoir accepté de me recevoir et de votre aide…. »
CONCLUSION :
Cette interview m’a permis de découvrir une méthode réalisée par un psychologue. Une méthode que je ne connaissais pas du tout. Mais j’en suis venu à me faire la remarque que l’éreutophobie est une souffrance que seul les érythrophobes, avec bien évidemment certains les spécialistes de cette phobie sociale, connaissent. Mais la plupart des psychologues semblent ne pas réellement connaitre ce que ressentent les éreutophobes, c’est cette impression que j’ai eue durant l’interview. Avec tout le respect que je dois à Monsieur Ducarme, je pense que sa méthode d’aborder un éreutophobe est superficielle. Selon moi, il utilise le même procédé pour traiter ces patients : il le dit lui-même lorsqu’il fait référence à la personne qui bégaie et celle qui rougit. Il affirme que la personne bégayant devant une autre va justement être aidée par le fait qu’il va être poussé à faire attention à son articulation. Mais un éreutophobe ne doit justement pas être obsédé par la pensée de rougir…Je ne remets pas en cause les principes de Monsieur Ducarme mais je souhaite juste prouver que beaucoup de personnes « normalement spécialisées » ne connaissent pas ce problème. Certains se contentent d’appliquer une façon de faire commune mais ne considère pas l’éreutophobie comme une souffrance à part.
6.3 Interview Pelissolo
Cette interview a été réalisée par mail puisque Monsieur Pelissolo est psychothérapeute, professeur et psychologue à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris. Le Pr Antoine Pelissolo est un grand spécialiste de l’éreutophobie, il est d’ailleurs bien souvent sollicité pour animer des émissions sur le sujet. Il est auteur du livre « Ne plus rougir et accepter le regard des autres » écrit avec Stéphane Roy. Le questionnaire a été rempli par ce psychothérapeute de 44 ans le 28 octobre 2011.
« 1. Quand je vous dis « éreutophobie », à quoi pensez-vous? Décrivez tout ce qui vous vient à l’esprit.
– Un mot trop compliqué (personne ne le comprend), des personnes en souffrance qui se sentent bien seuls, des patients le plus souvent très sympathiques et volontaires pour se battre contre leurs démons…
2. Trouvez-vous que l’éreutophobie est bien connue par la population ? Est-ce qu’une meilleure connaissance de ce problème pourrait aider les éreutophobes ?
– Pas du tout connue, même par les professionnels ; une meilleure information permettrait aux éreutophobes de parler plus facilement de leurs difficultés à d’autres personnes, condition essentielle pour aller mieux.
3. Combien d’éreutophobes avez-vous traités ? (Une fourchette)
– Ouh là… j’en ai reçu peut-être 300 et suivi une centaine.
4. Viennent-ils vous consulter spontanément ou sont-ils poussés par un proche,… ?
– Ils viennent certainement de leur plein gré car ils sont dans une telle souffrance qu’ils ne veulent absolument pas mettre au courant leurs proches de leur petit souci… Certains sont peut-être poussés par des amis,… si ces derniers remarquent un mal-être réel avec désocialisation ou autre chose.
5. Comment conseillez-vous un éreutophobe ? (opération ? Médicament ? TCC ? Hypnose ? )
– D’abord une information sur le trouble et ses mécanismes, puis un conseil de psychothérapie (TCC le plus souvent), avec ou sans médicament selon la gravité. Je n’incite presque jamais à l’opération, mais donne mon avis au chirurgien sur les risques et l’intérêt possible selon les cas.
6. Quelle est votre méthode de travail lorsque vous suivez un éreutophobe ?
– Surtout établir une relation de confiance pour faciliter le travail en commun, et être disponible sur une longue durée car les choses ne changent pas du jour au lendemain ; et s’adapter à la psychologie de chacun, car les positions sont très différentes d’une personne à l’autre (confiance en soi, envie de contacts, facilités de communication, etc.)
7. L’éreutophobie se présente-elle le plus souvent isolée ou est-elle associée à d’autres troubles psychologiques/médicaux ?
– Environ 75% des cas isolé, 25% d’association à d’autres phobies, dépression, alcool, etc.
8. Observez-vous un rapport entre les éreutophobes ? (Une condition de vie, un mode de vie,… ?)
– Question peu claire : s’il s’agit de conditions plus fréquentes chez les éreutophobes, je dirais non (toutes origines et milieux).
9. Comment un éreutophobe perçoit-il le regard des autres ?
– Il lui accorde trop d’importance (soit pour s’en protéger, soit pour lui plaire) et essaie de le deviner, mais de manière biaiser car en faisant comme si l’autre voyait la même chose qu’il pense de lui-même.
10. Quelles sont les choses qu’un éreutophobe doit modifier dans son quotidien ?
– Etre plus tolérant avec soi-même (accepter de ne pas être parfait et que les autres s’en aperçoivent), oser des changements, et finalement s’intéresser plus aux autres (non pas pour qu’ils pensent de vous mais pour ce qu’ils sont vraiment).
11. Selon vous, quelles sont les causes de l’éreutophobie ? (+ psychologique ou + « médicale » avec un dysfonctionnement du système autonome ?) Est-ce que cela peut différer d’une personne à l’autre ? Y a-t-il un profil type ?
– Ca varie effectivement, avec parfois un facteur physiologique important (une peau qui rougit facilement, ou une émotivité physique importante) mais toujours un profile particulier : trop d’attente du jugement de l’autre et volonté de paraître sans faille, et donc sans émotivité (par peur d’un rejet ou de ne pas plaire assez).
12. Jusqu’à quel point l’éreutophobie peut-elle être invalidante ?
– Le risque majeur est dans la volonté d’éviter les autres (et donc de se cacher), car c’est sans fin, avec le risque de ne plus voir personne et de voir son état empirer (plus on évite, plus on a peur), et évoluer vers la dépression ou les addictions ; heureusement ce sont des cas extrêmes et rares, la majorité s’en sortent bien !
13. Quand considérez-vous que le patient est guéri ?
– Quand il ne sait plus s’il rougit ou pas (et donc qu’il ne s’en préoccupe pas).
14. Avez-vous déjà réussi à guérir un éreutophobe ? Si oui, en combien de temps et de quelle manière ?
– Eh oui ! La majorité est améliorée d’au moins 50% avec la TCC et un médicament (en 6 mois environ). Une guérison complète prend du temps (plusieurs années).
15. Quel est votre opinion sur l’opération (sympathectomie thoracique) ?
– Tout serait plus simple si elle n’existait pas, car les éreutophobes n’auraient pas d’autres choix que de travailler sur les facteurs psychologiques, et éviteraient aussi de prendre des risques physiques importants… j’exagère car certaines personnes en bénéficient vraiment, et il est clair que beaucoup d’éreutophobes ont accès à une information sur leur trouble et sur les traitements grâce à l’opération (forums, etc.)
Je vous remercie énormément de m’avoir aidé à réaliser mon TFE. »
CONCLUSION :
Si l’on compare cette interview avec la première, il est clair que Monsieur Pelissolo parait beaucoup plus connaisseur du sujet. La différence vient certainement du fait que Monsieur Pelissolo ait traité vingt fois plus d’éreutophobes que Monsieur Ducarme.
6.4 Interview d’un éreutophobe
L’interviewé est éreutophobe et a 20 ans. Ne lui ayant pas demandé s’il préférait garder l’anonymat, je tairai son nom et l’appellerai « Olivier ». Il réside à Lille, cette interview a donc été réalisée par mail. Malgré qu’il soit très dur de trouver un éreutophobe et qui, de plus, accepte de parler de sa phobie, j’ai réussi tout de même à contacter Olivier grâce à son appartenance à un groupe « Erythrophobie | éreutophobie » sur Facebook. Voici l’interview effectuée le 28 octobre 2011 :
« Que signifie « être éreutophobe » pour vous ? Décrivez tout ce qu’il vous vient à l’esprit.
– C’est avant tout vivre avec une difficulté visible. En effet, chaque situation me rappelle que je suis éreutophobe. C’est une phobie sociale et il faut constamment apprendre/réapprendre à vivre avec, c’est parfois décourageant.
Depuis combien de temps êtes-vous éreutophobe ?
– Je le suis depuis que je suis tout jeune, à l’époque du primaire, ça fait donc environ 10 ans. Cependant la phobie s’est considérablement aggravée il y a environ 5 ans. Coïncidant avec des problèmes personnels.
Jusqu’à quel point l’éreutophobie vous handicape-t-elle ?
– Comme toute phobie sociale, il arrive que la privation survienne par crainte du rougissement, ainsi il n’est pas rare de passer à côté de “quelque chose”.
Où se situe votre rougissement ? (rien que les joues, joues + cou,… ?)
– Essentiellement sur les joues, et parfois même jusqu’aux tempes et le front.
Trouvez-vous que cette phobie est bien connue des gens (non-éreutophobe) ? Est-ce qu’une meilleure connaissance de cette phobie pourrait changer quelque chose ? Pourquoi ?
– Non justement. Combien de fois la tentative d’explication de rougissement se trouve inutile… Beaucoup pensent que c’est uniquement un rougissement de honte ou je ne sais quoi encore, mais jamais que c’est une phobie bien réelle… Une personne qui ne vit pas ce phénomène aura beaucoup de mal à le comprendre sans en avoir connaissance. Il est probable que si les personnes étaient informées sur ce phénomène, certains préjugés, certaines critiques (eh oui, il n’y a pas que chez les ados qu’on se fout de nous parce qu’on rougit !), voire même certain comportements disparaitraient.
Quelle est selon vous la cause de votre éreutophobie ? Psychologique ? Médicale (défaillance système autonome,…) ? Génétique ?
– Je pense que mon éreutophobie vient de deux choses, d’abord médical, puis à force de remarques c’est devenu un effet psychologique.
Avez consulté quelqu’un pour cette phobie ? Chirurgien, psychologue, psychiatre,… ? Si oui, êtes-vous guéri ou allez mieux ? Si non, pourquoi ?
– Non je n’ai jamais consulté pour ça.
Par quel moyen êtes-vous tenté ? (hypnose, thérapie cognitive-comportementale, opération, médicament,…)
– Je pense que le mieux reste une thérapie, d’abord pour apprendre à vivre avec et s’accepter avec ce “défaut/qualité” Car oui, dans certains moments, ça peut être une qualité. Car il peut être considéré comme gage de sincérité.
Quelles situations vous font rougir ?
– De la plus banale comme croiser une personne dans la rue, à la situation plus rare comme faire un exposé. Irrémédiablement, le rougissement survient, et le fait d’y penser et de tenter de le surmonter rend la chose encore plus compliquée.
Évitez- vous certaines situations qui vous font rougir ? Lesquelles ?
– Comme dit précédemment, il y a des situations dans lesquelles je sais qu’il est obligé de rougir, et comme dit ci-dessus, il n’est pas rare que j’évite des situations pour ne pas avoir à rougir.
Vous considérez – vous plutôt éreutophobe léger ou intense ? Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
– Je suis clairement un éreutophobe intense, quand l’effet du rougissement survient, si je suis en col roulé, on peut croire que le rouge est ma couleur de peau habituelle tellement c’est intense.
Observez–vous des pathologies qui pourraient être liées à l’éreutophobie ? (Pathologie physique : il parait que l’éreutophobie est souvent associée au phénomène de Raynaud, doigts devenant bleus puis blancs puis rouges et parfois douloureux. Ou encore un autre problème psychologique ? )
– J’avoue ne jamais y avoir fait attention, je ne voudrais pas dire de bêtise. Cependant les picotements dans les doigts suivis d’un effet de froid sont fréquents.
Pensez–vous être sur la voie de la guérison ou en pleine décadence ? Expliquez.
– Je ne suis ni sur l’une, ni sur l’autre. Je reste stable.
Quel est votre opinion sur l’opération (sympathectomie thoracique) ?
– Je ne suis pas spécialement pour, mais je ne suis pas contre pour ceux qui pensent que c’est la seule solution. C’est un choix que chacun doit prendre en ayant connaissance des risques (effet secondaire.)
Souhaitez – vous un exemplaire du TFE ?
– Avec plaisir, c’est rare qu’on s’y intéresse, je lirai ça avec grand plaisir.
Un grand merci de m’avoir aidé à réaliser mon TFE. »
Ce témoignage permet de confirmer pas mal de propos avancés à travers les chapitres précédents.
6.5 Sondage de 100 éreutophobes
Les dix questions de ce sondage ont été formulées personnellement et les réponses ont été fournies par une centaine d’éreutophobes. Le sondage a été mis en forme grâce au site « SurveyMonkey ». Cents éreutophobes ont donc pris connaissance du sondage grâce à sa publication dans divers forums discutant sur l’érythrophobie et dans le groupe « Erythrophobie | éreutophobie » sur Facebook. Le sondage ne s’est bien évidemment pas déroulé en un jour, il a fallu quelques mois de l’année 2011 et de la patience pour que le sondage devienne populaire…Le site de « SurveyMonkey » étant gratuit ne permet que de récolter cent réponses et une fois le sondage devenu populaire dans les forums,… plus de 120 éreutophobes ! Le résultat du sondage va se présenter sous la forme de graphiques mais aussi avec des phrases des sondés puisqu’ils ont eu l’opportunité de s’exprimer.
ATTENTION : à cette question, les sondés pouvaient cocher plusieurs réponses en même temps !
Autres :
« Caisse supermarché, parler dans la rue,… »
« Tout le temps »
« Lorsqu’on me pose des questions »
« Tout le temps, même quand je suis seule chez moi »
« Quelqu’un qui a du pouvoir, supérieur hiérarchique / un ami ou voisin, une connaissance, rencontré à l’improviste dans un supermarché »
« A chaque fois que l’idée traverse mon esprit, lorsque je prends la parole devant plusieurs personnes »
« Rencontrer par hasard quelqu’un que je connais (hommes, femmes, jeunes, âgés, amis, famille, …) »
« Et lorsque je suis surprise par une question ou un commentaire et que je me suis trompée. Mais aussi, lorsque je pense que je vais rougir. »
« Chaleur, alcool, énervement »
« Qu’importe la situation à vrai dire, ça vient sans prévenir »
« Ça peut être à n’importe quelle circonstance »
« Je suis rouge constamment quand je suis fatigué »
« N’importe quelle situation »
« Quand je me sens idiote, que j’ai dit une chose absurde »
« Quand je ne me sens pas à l’aise ce qui peut arriver de manière un peu aléatoire »
« Quand je suis au centre de l’attention »
« Toutes les situations qui impliquent que plusieurs personnes s’intéressent à moi »
« Dans pas mal de cas »
« Un entretien un exposé »
« Partout où il y a du monde autour de moi, lorsque je me sens observé. »
« Spécifique, suite à un traumatisme, je rougis quand je mets une allusion sexuelle dans le discours de quelqu’un »
« QUAND J’Y PENSE … »
5. Avez-vous le pressentiment de savoir d’où vous vient votre éreutophobie ? Si oui, veuillez donner une petite explication.
NON : 61
OUI : 39
Explication :
« Du manque d’assurance »
« Manque de confiance en moi »
« Manque de confiance, jamais mise en valeur quand j’étais enfant, souvent rabaissé »
« J’ai l’impression que ma mère était comme ça »
« Absence des parents »
« Manque de confiance »
« Pas vraiment confiance en moi »
« J’ai pas confiance en moi »
« A cause de mon éducation et des problèmes que j’ai dû subir malgré mon jeune âge »
« Traumatisme dû à l’oral en cours car les professeurs n’arrêtaient pas de me harceler pour parler devant tout
Tout le monde, et l’humiliation de rougir devant tout le monde »
« Peur du regard des autres, peur du jugement »
« Une culpabilité récurrente »
« A l’âge de 15 ans j’ai eu une acné énorme, récalcitrante, j’ai vu beaucoup de dermatologues et donc fait beaucoup de traitements très agressifs. La peau me brulait, était rouge parce qu’agressée et j’ai commencé à rester enfermée. J’ai commencé à perdre confiance en moi, et comme j’étais une fille sensible tout a empiré attirais l’attention sur moi à cause de ces boutons, et les moqueries, donc j’ai commencé à redouter le regard des autres puis à le guetter et à l’appréhender et je suis entrée dans l’éreutophobie »
« A mon sens trois facteurs sont à l’origine de ce syndrome chez moi, deux composantes psychologiques détonant avec un terrain physiologique : – psychologique : une enfance aimée mais beaucoup de pudeur et de tabous quand il s’agit d’émotions ou sentiments, de les exprimer. Deux années sous la coupe d’un maître d’école sadique avec humiliations – premiers flushs à cet âge 10-11 ans dans les situations d’embarras; – physique : fragilité ou emballement du système sympathique. A situation identique, je ne rougirai pas le matin tôt, alors que oui l’après-midi. Idem après la piscine (vasoconstriction faciale provoquée par le chlore) ou le sport (endorphine?). »
« Je suis très beau, je n’aime pas quand les gens me regarde…je n’aime pas les compliments et les camarades très taquineur puisque je suis quelqu’un de sérieux. L’été je ne rougis presque pas la chaleur apaise mes nerfs, mais l’hiver…La Fac, le stress, trop habiller dans des endroits fermer est déclencheur !!? LA CAUSE des rougeurs est naturelle, mais la cause de mon Ereutophobie :”je pense à rougir” est déclencheur, si seulement j’arrive a oublier d’y penser, parfois ça m’arrive je passe de bonne journées…mais hélas on ne peut pas chasser une idée de son esprit!! Les autres causes sont des circonstances qui favorise la pensée rouge”. Désoler pour les faut le FR est ma 3eme langue. »
« Au départ, quand j’étais jeune, je rougissais parce que j’étais gênée de me tromper ou ne pas savoir une réponse particulièrement lorsque j’étais devant plusieurs personnes. Je ne supportais pas de me tromper et ne pas être parfaite. Maintenant, j’ai une bonne confiance en moi, belle apparence, j’ai toujours été très forte à l’école. J’ai maintenant dans la quarantaine et j’ai eu plusieurs promotions. Je suis légèrement timide mais capable de prendre la parole. Je fais des présentations devant des groupes de 100 personnes. Mais je rougis souvent et les autres personnes, me le font toujours remarquer ce qui fait que je deviens encore plus rouge. Je ne dirais pas que j’ai la phobie de rougir car vraiment, l’opinion des autres n’est pas si importante. Je rougis mais ce n’est pas si grave que cela… C’est juste plat, je trouve que cela enlève de la crédibilité et surtout cela a l’air tellement jeune. Il faut être encore meilleur! »
« Elevée dans la honte de soi et la culpabilité, le non-dit et les mensonges »
« Ma mère avait une ereuto qui s’est calmée avec le passage à l’âge adulte. »
« Secondaire due à une acné rosacée »
« Peur d’avoir l’air faible »
« De mon enfance, l’éducation des parents et surtout la contexte scolaire »
« Le regard de l’autre, et de ma peau »
« Le “paraitre” est très important, désir exacerbé de ne pas décevoir. »
« Manque de confiance en moi et manque d’amour et de reconnaissance de ma mère »
« Peut-être cela vient du collège, moqueries des autres. »
« Des parents qui n’ont pas habitué enfant à la socialisation »
« J’accorde trop d’importance aux regards des autres (et donc à l’image que je renvoie) car je suis une femme sensible et je suis exigeante vis à vis de moi-même. »
« Manque de confiance Timidité excessive Peur d’être jugée négativement »
« Adolescence difficile peut être beaucoup de difficultés à m’intégrer, beaucoup de déceptions amicales »
« Enfance difficile où je ne pouvais pas m’exprimer, d’où perte de confiance »
« Mon père était celui qui me mettait le plus mal à l’aise dans mon enfance et mon adolescence. Soit il était silencieux, soit il éclatait en colère contre mes sœurs qui étaient très difficiles. Ensuite j’ai eu pas mal de honte de mon corps car j’étais toujours le plus petit donc y a eu pas mal de moqueries. C’est une faiblesse mentale qui fait que je ne me sens pas à la hauteur… »
« Probablement manque de confiance en soi, je me sens dévalorisé. »
« La timidité »
« J’ai pas confiance en moi »
« Une éducation stricte qui a mené à un sentiment de honte, de rabaissement face aux autres. D’où une grande timidité dans la vie de tous les jours, qui a mené a ce cercle vicieux du rougissement. »
« Une manque de confiance en soi…quand j’étais enfant j’étais pleine de vie jusqu’à mon adolescence où tout basculer et on critiquait mon côté physique dans ma famille… »
« Un grand manque de confiance en soi »
« Manque de confiance en moi »
« Enfance difficile »
6. Avez-vous eu une enfance/adolescence difficile ?
Attention : A cette question, les sondés pouvaient cocher plusieurs réponses en même temps !
AUTRES
« Mon père passait son temps à nous rabaisser constamment, ma mère, ma sœur, mon frère et moi, mais je suis la seule éreutophobe, ma sœur, elle, est agoraphobe*. »
« Petit je n’étais pas malade, très social tout le monde m’aimer bien, je ne v pas dire que ce n’est pas le cas à présent mais c moi qui est devenu réservais. »
« Sentiments de rejet pas forcément fondé »
« Pas une enfance difficile. Parents très aimants mais aucunement contrôlant. J’ai eu une enfance heureuse, mais j’étais extrêmement timide. J’ai subi des moqueries très occasionnellement puisque j’étais incapable de me défendre car trop timide… »
« J’étais je souffre douleurs de plusieurs professeur sadique, »
« Ma mère était très sévère »
« Je me suis affirmée de plus en plus au collège (mais toujours pas complètement !) »
« Des déceptions amicales, des coups bas »
« Parents divorcés »
« Voir ci-dessus »
« Mal à l’aise »
« Pas au niveau de l’éreutophobie. C’est venu plus tard »
« Mon père n’a jamais été là pour moi »
7. Quand s’est manifestée votre éreutophobie ?
8. Avec votre famille, amis,… parlez-vous beaucoup ?
OUI : 55
NON : 45
9. Pratiquez-vous un sport ? Si oui, de quel type ?
10. Utilisez-vous les transports en commun ?
CONCLUSION :
Ce sondage m’a aidé à formuler mes conseils pour les éreutophobes. En effet, j’ai pu interpréter les résultats, en restant bien évidemment prudent dans ce que j’ai avancé, pour en arriver à trouver quelques solutions, « un chemin à suivre ».