Le projet éducatif a eu pour objectif d’amener les élèves fumeur à arrêter la consommation du tabac par des activités psychoéducatives.
Il a concerné cinq élèves fumeurs de première du LYM2A âgés de 18 à 22 ans, ayant une durée de consommation comprise entre 2 et 3 ans, avec en moyenne 6 cigarettes consommées quotidiennement.
Pour atteindre l’objectif escompté, trois activités ont été menées à partir de l’hypothèse générale : les activités psychoéducatives favorisent l’arrêt de la consommation de la cigarette chez les élèves.
La première activité à permis aux élèves d’acquérir les notions liées au tabagisme, et d’avoir un début de prise de conscience des méfaits de ce phénomène. Ce résultat confirme l’hypothèse opérationnelle selon laquelle le micro-enseignement sur le tabagisme, permet aux élèves d’appréhender les notions sur le tabagisme.
Au terme de la seconde activité, les bénéficiaires ont pu citer les conséquences du tabagisme sur leur santé et expliqué l’impact négatif de sa consommation sur le rendement scolaire, renforçant leur prise de conscience déjà effective dès la première activité. Ainsi, l’hypothèse opérationnelle selon laquelle la projection de film sur le tabagisme en milieu scolaire, permet aux élèves d’expliquer les conséquences de la consommation du tabac est confirmée.
La troisième activité a permis aux élèves fumeurs de connaître les méthodes du sevrage tabagique, notamment la méthode cognitivocomportementale.
Ils ont su les symptômes du sevrage ainsi que les avantages à cesser de fumer. Cela les a amenés à faire le choix du sevrage tabagique qui a été effectif chez trois bénéficiaires, tandis que les deux autres présentaient des difficultés relatives aux tentations récidivantes de leur entourage. Ainsi, l’hypothèse opérationnelle 3 selon laquelle l’entretien sur les méthodes du sevrage tabagique permet à l’élève de s’engager à ne plus fumer est en partie confirmée.
Ces résultats confirment l’hypothèse générale précédemment évoquée. Les activités ont semblé se répercuter positivement sur le rendement scolaire des élèves. Leurs sorties fréquentes des cours ayant cessé au second semestre, deux d’entre eux menacés de renvoi ont obtenu le redoublement, l’un a amélioré sa moyenne au second semestre même s’il redouble sa classe, tandis que les deux autres menacés de redoublement ont été admis en classe supérieure.
Par ailleurs, les performances réalisées par les bénéficiaires confortent le modèle transthéorique du changement du comportement de PROCHASKA et DICLEMENTE (op.cit.) évoqué dans le cadre théorique.
Pour eux, le changement vers l’abandon de la cigarette évolue sur six étapes au cours desquelles, l’intervention de l’éducateur est indispensable pour aider à modifier le comportement des fumeurs. C’est pour cela que les interventions de l’éducateur lors du présent projet éducatif, se sont étendues sur les différents stades du changement de comportement des élèves fumeurs en partant de l’apport d’informations sur les notions et les conséquences du tabagisme à la phase de la précontemplation, pour aboutir à des entretiens de motivation au sevrage aux stades finaux de l’action, du maintien et de la terminaison.
Aussi, les difficultés du sevrage observées chez deux des élèves qui n’ont fait que réduire sensiblement leur consommation de cigarette, du fait des tentations de leur entourage confirment le nouveau modèle en spirale de PROCHASKA, DICLEMENTE et NORCROSS (op.cit.) selon lequel, la démarche du changement de comportement n’est pas linéaire.
Les théories évoquées peuvent être complétées par le concept « d’auto-efficacité » de la théorie de l’apprentissage social de BANDURA (2002). Pour lui, l’auto-efficacité est un sentiment qui suscite l’accomplissement des êtres humains. C‘est, la conviction qu’ont les individus qu’ils peuvent obtenir un changement de comportement face aux difficultés, grâce à leur propre action. Dans ce modèle, le changement de comportement résulte d’un apprentissage. Pour que cet apprentissage puisse changer le comportement, il faut que l’individu soit doté d’un sentiment d’auto-efficacité personnelle. Autrement dit, pour que les élèves fumeurs qui ont des difficultés de sevrage aboutissent à un arrêt définitif de la cigarette, il faut qu’ils aient la conviction qu’ils peuvent réaliser le sevrage définitif grâce à leur propre action.
Les résultats obtenus feront l’objet d’une discussion au point suivant.