D’abord, il serait souhaitable d’inscrire le projet éducatif dans une longue durée. En disposant de temps suffisant, l’éducateur pourrait effectuer plusieurs VAD auréolées d’enquêtes minutieuses menées auprès de l’entourage des quartiers des élèves fumeurs, pour déceler son influence dans la récidive tabagique. En effet, le problème une fois résolu à l’école, l’entourage du quartier fait parfois obstacle au sevrage entraînant des rechutes, comme c’est le cas de deux des bénéficiaires.
Ce serait une occasion pour sensibiliser les pairs fumeurs des élèves, sur la nécessité de laisser leurs amis conduire à terme le sevrage tabagique. L’entourage non-fumeur et les familles pourraient par la même occasion, être sensibilisés à apporter le soutien et l’encouragement du sevrage aux élèves fumeurs.
Ensuite, dans l’optique d’atteindre une participation massive des élèves au sevrage tabagique, les professionnels pourraient utiliser la stratégie de concours à l’instar du concours « Quit and Win » développé dans les années 1980 dans les pays anglo-saxons, poursuivi dans divers pays dont la chine en 1998, KORHONEN et al. (2000). Le principe du concours serait de solliciter les élèves fumeurs à s’y inscrire au travers d’une sensibilisation. Ils devraient s’engager à arrêter de fumer dès la date de leur inscription. Le concours devrait durer quatre semaines. Les gagnants qui seraient tirés au sort ne recevraient leur prix que s’ils seraient devenus non-fumeurs. Leur bonne foi pourrait être vérifiée par un test du dosage nicotinique ou par des témoins. Les récompenses pourraient être constituées de bourses d’étude, de bons d’achat de fournitures scolaires, de la gratuité des frais d’inscription l’année scolaire suivante etc.
Enfin, en matière de lutte contre le tabagisme, la prévention semble être une action efficace à l’endroit des élèves exposés aux risques de devenir fumeurs. C’est pourquoi, il conviendrait de mettre en place au LYM2A un club de lutte anti-tabac qui prendrait appui sur les ex-élèves fumeurs. Reconvertis en pairs éducateurs, ces élèves pourraient désormais sensibiliser les non-fumeurs à ne jamais toucher à la cigarette, en rendant le témoignage de leur mésaventure dans le tabagisme. Il serait souhaitable que ce club soit encadré par les acteurs de la cellule sociale qui viendraient appuyer les pairs éducateurs par l’animation de conférences, de jeux de rôles, de séances de projection de film etc., démonstratifs des dangers du tabagisme. C’est semble-t-il ce travail en amont qui pourrait réduire la prévalence tabagique au sein du LYM2A et au-delà, dans tous les établissements scolaires en Côte d’Ivoire.