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CHAPITRE 2 : UN PROJET TITANESQUE POUR UNE UTILISATION CONTESTABLE

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Avec son projet de Grande Rivière artificielle, Mouammar Kadhafi a, pour but affirmé, d’acquérir l’autosuffisance en donnant un coup d’accélérateur à la production agricole. Cependant, ce projet est vivement critiquable, le rapport entre le prix de revient du PGRA et son apport commercial est largement négatif, démontrant ainsi la dimension capricieuse du projet.

1. APPORTER L’EAU VERS LA CÔTE : LE PGRA SOURCE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Il est certain que la GRA a un impact notable sur l’économie du pays. Elle a en effet permis un développement de l’agriculture et répond de façon indéniable aux besoins en eau du peuple libyen. Ce projet est loué par de nombreux experts qui voient dans la GRA une grande source du développement économique du pays.

a. AUGMENTER LA PRODUCTION AGRICOLE EN LIBYE AFIN DE FAVORISER L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

Il a été souligné que la Libye en 1990 ne détenait une autosuffisance alimentaire qu’à hauteur de 20%. Les tentatives de mise en valeur des terres agricoles n’ont guère abouti.

Après plusieurs essais d’exploitation du littoral en Cyrénaïque ou en Tripolitaine, l’eau est devenue de moins en moins disponible, notamment à cause d’une « salinisation de la nappe »(87) due aux besoins des grandes agglomérations et de l’agriculture. Nous avons également rapporté précédemment l’échec de la création de périmètres agricoles sahariens pour lesquels les coûts d’investissement étaient trop élevés par rapport au résultat, les centres de consommation trop éloignés, et l’environnement trop hostile, sans parler de la question du manque de main d’oeuvre provoquant une forte immigration (Afrique sub-saharienne, Egypte, Tunisie) pour palier à ce déficit.

• Relancer l’agriculture littorale

La GRA paraît être une alternative pour relancer l’agriculture littorale. Transférer l’eau des nappes phréatiques sahariennes en zone côtière présente deux avantages considérables. D’abord, les périmètres irrigués sont moins soumis à l’aridité climatique, l’évapotranspiration est alors plus faible. Puis, les zones peuplées sont plus proches. Cette proximité du consommateur permet de réduire le coût de transport des marchandises et la main d’oeuvre se fait moins rare. Dès l’officialisation de la GRA, Kadhafi développe des objectifs précis : « l’irrigation de 180 000 ha pour les céréales d’hiver, 100 000 ha pour les céréales d’été, et l’élevage de 300 000 mouton par an »(88). Cela augmenterait considérablement la production agricole, aussi bien végétale qu’animale, améliorant ainsi le taux d’autosuffisance alimentaire.

• Planifications agricoles

On voit donc aisément que la GRA est réalisée essentiellement et en priorité pour développer l’agriculture. En 2004, le ministre de l’agriculture précise que « dans les cinquante prochaines années, le projet devrait fournir environ six millions de m3 par jour dont 75 à 80% iraient aux exploitations agricoles ». (89) Le régime Kadhafi encourage des plans d’irrigation pour avancer vers l’objectif d’autosuffisance alimentaire.

Des fermes parrainées par l’Etat se sont multipliées autour de Syrte et de Benghazi.(90) Ainsi, en 2001, plus de 500 fermes ont été pratiquement données par l’Etat : seulement 2000 dinars pour 10 ha (1200 euros).(91) Kadhafi voit peu à peu son rêve de verdure se réaliser. Les terres plates qui entourent Benghazi donnent l’image parfaite d’une immense plaine à blé, la surface du sol est labourée prête à être ensemencée. L’utopie bédouine de « transformer le désert en paradis de verdure » devient possible grâce à la GRA. Kadhafi présente lui-même ce travail colossal comme « l’ultime tentative » à la solution d’eau en Libye.(92)

L’agriculture s’intensifie pour faire face à la croissance démographique libyenne. De 3 millions en 1980, la population double et passe à 6 millions en 2007 selon la Banque mondiale. Cette intensification passe par une transformation radicale des méthodes de production. Les tenures familiales de très petite taille, souvent morcelées, avec puits à traction animale ou à balancier ont laissé place à des exploitations de grande taille combinant plusieurs techniques d’irrigations telles que les conduites enterrées, l’aspersion, le goutte à goutte ou les bassins d’irrigation : « l’eau n’est pas un problème »(93) au dire des exploitants.

• La GRA face au dessalement

L’avantage de la GRA est particulièrement visible en comparant les coûts de l’eau provenant des nappes sahariennes avec ceux résultant des usines de dessalement. Gijsbers et Loucks démontrent dans une étude comparative la rentabilité de l’extension du programme de la GRA par rapport à la technique de désalinisation.(94) D’autres études telles que celle de Schliephake mentionnée par J. Fontaine(95) confirment la pertinence du projet. Selon Konrad Schliephake, le prix de revient du mètre cube d’eau de la GRA serait compris entre 0.85 et 1.2 $ ce qui est moins élevé que celui de l’eau désalinisée (2 à 2.55 $/m3).

Malgré ce discours officiel prônant une priorité à l’agriculture sur l’industrie et les villes, les besoins urbains de plus en plus importants remettent en question les priorités quant à l’utilisation de l’eau fournie par la GRA.

b. LES EXPERTS ET LA GRANDE RIVIERE ARTIFICIELLE, PARTISANS DU PGRA

Elaboré avec pour premier objectif de permettre un développement sans précédent des surfaces irriguées, ce projet a répondu dans un premier temps aux besoins en eau potable, à Tripoli notamment. Selon Philippe Pallas, consultant français de la FAO, travaillant avec la Libye depuis 25 ans, en 2025, la population du pays devrait compter quelques 12 millions d’habitants (non nationaux compris), et les besoins en eau des ménages absorberont environ 55% du débit total de la GRA(96).

La Grande Rivière Artificielle joue donc un rôle incontestable dans l’alimentation en eau potable des grandes villes telles que Benghazi, Tripoli ou Syrte. La plupart des observateurs étrangers justifient l’intérêt du PGRA tout en restant prudents dans leurs propos.

• La GRA vue par l’étranger

Ainsi, Jacques Fontaine estime que malgré ses limites, ce projet est utile car il améliorera la situation de l’agriculture libyenne et l’alimentation en eau potable de la population9(7). De nombreux experts jugent qu’il est légitime d’utiliser l’eau fossile comme eau potable ou pour les besoins des municipalités. Davids pense que le NSAS (Nubian Sandstone Aquifer System) doit être exploité pour la survie et le développement économique des populations de la Libye, du Tchad, de l’Egypte et du Soudan(98). Cockburn, lui, considère qu’à la grande surprise de nombreux observateurs, ce projet a été jusqu’ici une réussite(99)

• Le gouvernement libyen et la GRA

Le ministre de l’agriculture Ali Guima explique en 2007 que l’agriculture représente une solution partielle à la montée du chômage. « L’Etat veut diversifier le marché de l’emploi, dominé par le secteur énergétique, en subventionnant une nouvelle classe de gestionnaires agricoles. Ces fermiers superviseraient des travailleurs immigrés venus d’Egypte, du Soudan et d’autres pays d’Afrique. »(100)

Enfin, réaliste, M. Aboufayed, responsable de l’attribution des eaux aux fermes, affirme que « le PGRA n’est pas la solution miracle à tous [leurs] problèmes d’eau. »(101). Cependant, il donne, selon lui, le temps d’élaborer des technologies nouvelles et une politique de l’eau intégrée : « Afin de rendre la population consciente de la valeur de l’eau, nous luttons contre le gaspillage en faisant payer aux agriculteurs l’eau qu’ils utilisent. »(102)

Même si ce projet, par certains aspects, semble participer au développement économique de la Libye, il est certain que le PGRA résulte d’un rêve d’autosuffisance qui semble voué à l’échec.

2. L’AUTOSUFFISANCE, UN RÊVE

La Grande Rivière Artificielle joue, certes, un rôle notable dans l’agriculture du pays.
Cependant, force est de constater que la GRA est construite à partir d’un projet d’autosuffisance alimentaire qu’il est pertinent de qualifier d’utopique et semble destinée à expirer dans peu de temps.

a. LA GRA : UN PROJET A COURT TERME CHARGÉ D’OBSTACLES

Avec la Grande Rivière Artificielle, les libyens pompent l’eau de la même façon qu’ils pompent le pétrole, ce qui pose à nouveau la question : jusqu’où peut-on compter sur des ressources non-renouvelables ? Puisque chaque litre utilisé aujourd’hui est perdu pour demain, que feront les générations futures ? « On n’hérite pas des ressources de la terre, on les emprunte à ses enfants ».

• Un projet calculé sur du court terme

La Grande Rivière Artificielle est un projet réfléchi sur du court terme qui ne permettra en aucun cas de résoudre définitivement le manque d’eau en Libye. Omar Kheder affirme que la durée de vie du projet est d’environ cent ans(103). D’ici là, l’eau sera de plus en plus difficile à pomper(104) et l’obsolescence des infrastructures dans les conditions climatiques auxquelles elles sont soumises sera de plus en plus sensible.

Jacques Fontaine évoque l’incertitude sur les réserves réelles d’eau fossile : « certaines estimations font état, pour la Libye orientale, de 2500 Milliards m3 d’eau récupérables (soit 350 années d’utilisation au rythme de 2 Millions m3/jour) mais est ce bien sûr ? Quant aux réserves de Fezzan, elles semblent inférieures. »(105)

• Revers et défaillances pour le PGRA

Par ailleurs, l’exploitation intensive des aquifères profonds dans la région de Siwa, dans le Nord du pays, pourrait provoquer une salinisation de toute la nappe fossile. En effet, les puits sont proches de l’interface eaux douce / eau salée, et leur exploitation pourrait entrainer une détérioration de la qualité des eaux dans l’ensemble de l’aquifère nubien(106).

D’autres défaillances ont été décelées dans le PGRA telles que les problèmes de corrosion et des fuites au niveau des pipe-lines soumis à des conditions extrêmes. En août 1999, des canalisations ont éclaté dans le pipe-line oriental, obligeant le gouvernement à le fermer pendant plus d’un mois(107). Enfin, l’eau prélevée sur certains forages présente parfois une trop forte teneur en gaz carbonique mais aussi en fer et en manganèse.(108)

b. INVESTIR DANS L’AGRICULTURE, UNE DECISION CONTESTABLE

La grande priorité pour l’utilisation de la GRA est officiellement l’agriculture. L’abondance apparente de l’eau fournie par la Grande Rivière Artificielle fait oublier l’aridité du pays et l’importance de l’évapotranspiration. Entre 40 et 60% de l’eau utilisée pour irriguer est perdue.

• L’utopie d’une autosuffisance

Selon Schliephake109, le prix de revient du mètre cube d’eau de la GRA serait compris entre 0,85 et 1,2 $, ce qui on l’a vu est moins élevé que l’eau désalinisée mais néanmoins très cher pour de l’eau agricole. D’après Georges Mutin, le prix du blé produit dans de telles conditions serait sept fois supérieur à celui du cours mondial. La décision d’investir dans l’agriculture laisse donc de nombreux experts perplexes. Puisqu’il y a actuellement trop de céréales sur le marché international, pourquoi ne pas importer le blé et décider d’économiser cet « or bleu » pour l’industrie qui en utilise moins. (110)

Philippe Pallas, affirme qu’ « il faudrait à la Libye deux ou trois GRA pour être autosuffisante en agriculture »(111). D’après Amy Otchet, en 2025, la Libye devrait compter environ 12 millions d’habitants (y compris les non-nationaux) et les besoins en eau des ménages absorberont autour de 55 % du débit total de la GRA. Ainsi, la Libye aurait malgré tout besoin d’importer près de la moitié de son alimentation(112).

• Contraintes budgétaires et embargo

Amy Otchet souligne également les difficultés budgétaires(113) qu’a connues la Libye à partir de 1986 au moment où les Etats Unis imposent une série de sanctions économiques au pays du colonel Kadhafi. Les voyages et les transactions commerciales avec la Libye sont alors limités. L’embargo des années 1990 imposé par l’ONU a également eu un grave impact sur le budget libyen. « Selon les autorités libyennes, le manque à gagner de ces sept années d’isolement économique pour la Grande Jamahiriya allait se monter à quelque 30 milliards de dollars »(114).

Malgré l’impact certain de l’embargo sur l’avancée des travaux libyens, celui-ci a certainement eu une conséquence positive pour la mise en valeur de ce projet. Il permet même de comprendre cette volonté d’autosuffisance. L’embargo va en effet permettre de valoriser la GRA en la présentant comme un outil d’indépendance vis-à-vis du monde extérieur. Dans cette optique, cette obsession d’autosuffisance peut retrouver une certaine logique. Ibrahim Salem Haffala, économiste au centre de recherches agricoles, s’interroge : « acheter du blé à l’étranger couterait moins cher, bien sûr. Mais s’il y avait un autre embargo sur ce produit ?»(115).

Il est alors indéniable que la GRA participe de manière évidente à l’augmentation de la production agricole en Libye. Cependant, sa pertinence peut être remise en question. La vision à court terme, les impacts sur l’environnement et l’utilisation de ce projet pour des fins quasi exclusivement agricoles semblent faire obstacle au succès d’un tel ouvrage. Il est alors clair que la GRA a été commandée par Kadhafi afin de répondre à son désir obsédant de reverdir le désert et de disposer d’une autosuffisance alimentaire.

La personnalité de Kadhafi joue donc un rôle indéniable dans la mise en place du PGRA. Il apparait désormais que la Grande Rivière Artificielle résulte clairement d’un choix personnel, voire d’une véritable lubie.

Les difficultés rencontrées lors des premiers travaux de mise en valeur des terres agricoles n’ont pas entamé le désir kadhafiste d’une eau accessible partout mais ont, au contraire, renforcé cette volonté. Son enfance bédouine, son désir de ne rien lâcher, sa fierté et sa confiance en lui, qui lui ont permis d’accéder au pouvoir, expliquent également ce projet fou de percer un fleuve du désert à la côte.

La comparaison des avantages et des inconvénients de la GRA contribue à la thèse du caprice. Il est également évident que les choix contestables de l’utilisation de quantités astronomiques d’eau pour l’agriculture sont le résultat d’un rêve insensé d’autosuffisance. Ce rêve, Kadhafi le cultive depuis sa jeunesse. Il veut suivre l’exemple de Nasser ; être le plus indépendant possible face au monde extérieur. La relation est vite trouvée avec le haut barrage d’Assouan construit en 1970, ayant « permis de gérer et de rationaliser l’utilisation de la crue du Nil »(116) et décrit comme un des plus grands du monde(117).

La Grande Rivière Artificielle résulte donc d’une part de son enfance bédouine bercée par la sécheresse et l’aridité et d’autre part de l’idéal d’indépendance qu’il cultive depuis ces premières manifestations publiques à Sebha. Cependant, ces aspects décrits dans la première partie ne suffisent pas à expliquer ce projet titanesque. Il est certain que la GRA participe clairement à renforcer d’une part le charisme de Kadhafi et, d’autre part, le régime tout entier fondé sur une base clairement populiste.

87 Jacques FONTAINE, « La Libye, une littoralisation presque obligée », Méditerranée, février 1999, p.61.
88 SCHLIEPHAKE K., « La recherche de l’autosuffisance : la GRA en Libye », op. cit. p. 55.
89 M. CHERKI, « environnement, eaux potable et eaux usées en Libye », Fiche de synthèse pour l’ambassade de France en Libye, Tripoli, p.1
90 Amy OTCHET, « or bleu, or vert : les choix libyens », Courrier de l’unesco, février 2000, p.4
91 ibidem
92Martine LE BEC CABON, « l’eau cadeau du désert. Reportage sur la Grande rivière artificielle. », Magazine H2O, 2002, consulté le 03/10/2012, www.h2o.net/magazine/dossiers/infrastructures/grandsprojets/libye/français/gmr.htm
93 Olivier PLIEZ, La nouvelle Libye, Karthala, 2004, p. 210
94 P. J. A. GIJSBERG & D. P. LOUCKS, «Libya’s choices, desalinisation or the Great Man-Made River
Project», Pergamon, vol. 24, n°4, 1999, p.387. Consulté le 28/03/2012: http://ac.els-cdn.com/S1464190999000179/1-s2.0-S1464190999000179-main.pdf?_tid=13d62461e2961aeddecf35633b486a35&acdnat=1332948835_12410a7a9dbfe45db0c121dd438a9f7a
95 Jacques FONTAINE, « La Grande Rivière Artificielle libyenne », op. cit., p. 64.
96 Omar KHEDER, op. cit. p. 8
97 Jacques FONTAINE, « La Libye, un désert riche en hydrocarbures… et en eau ? », op. cit. p. 61
98J. DAVIDS, “Is it reasonable to use the nubian sandstone aquifer system unsustainably under international law?”, University of Dundee, Scotland (UK), 2005, consulté le 12/10/2011:
www.dundee.ac.uk/cepmlp/car/html/CAR9_ARTICLE28.pdf
99 A. COCKBURN, « Libye, voyage au coeur d’un pays inconnu », National Geographic, Novembre 2000, p. 7- 30.
100 Omar KHEDER, op. cit. p. 8
101 Ibidem, p. 8
102 Ibid
103 Omar KHEDER, op. cit.
104 Omar KHEDER, op. cit. p. 12
105 Jacques FONTAINE, « La Libye, un désert riche en hydrocarbures… et en eau ? », op. cit. p. 63
106 P. J. A. GIJSBERG & D. P. LOUCKS, op. cit.
107 Amy OTCHET, op. cit. p. 6
108 Martine LE BEC CABON, op. cit. p. 2
109 SCHLIEPHAKE, op. cit. p. 92
110 Amy OTCHET, op. cit. p. 5
111 Omar KEDHER, op. cit. p.8
112 Amy OTCHET, op. cit. p. 3
113 Ibidem p. 5
114 Axel BISQUAY, « Si la Libye Kadhafienne m’était contée », outre-Terre, 03/2011, p. 244. (Consulté le 03/03/2011 : http://www.cairn.info/revue-outre-terre-2011-3-page-241.htm
115 Amy OTCHET, op. cit. p. 4
116 Habib AYEB, « L’Égypte et le barrage d’Assouan », Hérodote 4/2001 (N°103), p. 137-151. Consulté le 11/04 : www.cairn.info/revue-herodote-2001-4-page-137.htm.
117 Ibidem, p. 137

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