Si la création de l’ASEAN lui a permis de mettre un terme au conflit qu’elle entretenait avec la Malaisie, elle a été longtemps un membre hésitant vis à vis de l’ouverture des marchés, craignant une plus grande compétitivité de la part des autres pays. Tout en ne s’opposant pas à la mise en oeuvre du projet de zone de libre-échange de l’AFTA, elle a réussi à obtenir un délai de 15 ans. Elle est le premier pays de l’ASEAN 6 à avoir dénoncé l’accord avec la Chine juste après sa signature.
L’Indonésie a été le pays le plus touché par la crise de 1997 avec une inflation qui a atteint 82%, mais après un assainissement budgétaire, une dette externe considérablement diminuée, une dette de l’état passée en dessous des 25% du PIB en 2012, un assainissement de son système bancaire, une simplification son code législatif afin d’attirer les capitaux étrangers, contrairement à ses voisins comme la Malaisie ou la Thaïlande qui ont connu des récessions, l’économie indonésienne a affiché une très bonne capacité de résistance aux turbulences économiques et financières mondiales de 2008. Elle est actuellement le pays de l’ASEAN qui connaît le plus important développement avec une croissance de 6,2 % en 2012, qui devrait monter à 6,6 % en 2013. Actuellement le seul membre de l’ASEAN à avoir intégré le G20, elle y défend les intérêts de l’ensemble de l’ASEAN.
Ancienne zone de guerre, l‘Asie du Sud-Est est un ensemble unique dans l’histoire puisqu’il regroupe des pays de civilisations différentes (musulmane, catholique, bouddhiste) qui malgré d’importants différends territoriaux ont su se doter d’une instance solide : l’ASEAN.
Avec plus de 601 millions d’habitants et un PIB combiné nominal de plus de 1800 milliards de dollars, elle est considérée comme une des régions les plus dynamiques au potentiel énorme et en pleine effervescence économique. L’ASEAN est aujourd’hui la neuvième puissance économique du monde et la troisième en Asie en termes de PIB.
En quarante-cinq ans d’existence, les objectifs et raison d’être de l’ASEAN ont évolué et sont beaucoup plus économiques que politiques dorénavant comme nous avons pu le voir précédemment.
Les pays de l’ASEAN ont tous été durement touchés par la crise de 1997-1998 mais on constate qu’après avoir épuré leur économie, ces pays aujourd’hui se sont largement relevés de cette crise et ont retrouvé, voire surpassé leurs taux de croissance de l’époque.
Le niveau des salaires étant encore peu élevé, la croissance de la productivité en hausse perpétuelle dans certains pays, les conditions de production, la proximité des grands marchés asiatiques et la libéralisation de la région et de son environnement politique et commerciale en addition aux accords de libre-échange soutenus ont amené à une croissance importante des exportations de produits manufacturés.
Son avenir en tant qu’organisation régionale et mondiale semble ainsi lié, plus que jamais, à la constitution d’une communauté asiatique élargie. L’ASEAN est confrontée à des niveaux de développement différent, tout comme dans l’UE, la situation des pays est très inégale. Dans certains tels que le Cambodge, le Laos, la Birmanie ou le Vietnam, il existe une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée et l’absence d’un établissement de normes des produits ainsi qu’une insuffisance d’infrastructures. Ces pays sont à un stade inférieur de développement économique. Par conséquent, le réel enjeu pour l’ASEAN aujourd’hui est de réduire les inégalités et écarts de développement entre pays pour faciliter l’intégration régionale. Ce principe est inscrit dans la constitution de l’ASEAN. Cette situation pose de réelles difficultés pour l’instauration d’une zone de libre-échange. Afin de contourner le problème l’organisation a réalisé une série d’accords bilatéraux avec un certain nombre de pays. Pour cela elle s’est scindée en 2 groupes, les 6 pays les plus avancés : l’ASEAN 6 comprenant la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, l’Indonésie, Brunei Darussalam et les Philippines et les autres le Myanmar, le Laos, le Vietnam et le Cambodge. Ces derniers ne rejoindront les accords que dans quelques années, le temps de leur permettre d’ajuster leurs économies.
L’organisation a été largement impulsée par la diaspora chinoise. Mais à l’aube de la création d’une immense zone de libre échange en Asie pacifique, le « Partenariat économique intégral régional » ou RCEP qui pourrait comprendre la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et la Nouvelle-Zélande, soit un marché potentiel de 3,5 milliards d’habitants et le tiers du PIB mondial, des incertitudes sont apparues ; l’ASEAN, tout en conservant une croissance élevée, reste très dépendante de ses exportations et de la croissance chinoise. Celle-ci devrait connaître un ralentissement et certaines prévisions la voient tomber sous les 6% en 2015. Elle cherche à travers ses multiples accords à diluer cette prééminence chinoise. A cela il faut ajouter la crise actuelle qui sévit en Europe. Reste que la zone garde encore un énorme potentiel grâce à ses réserves naturelles et humaines.
Nous avons pu voir dans cette partie que l’Indonésie regorge de ressources. Le pays jouit aujourd’hui d’une stabilité financière et politique, d’un lien étroit avec d’autres pays et commence à faire sa place sur la scène internationale. Certaines entreprises ont depuis bien longtemps compris les atouts de pays et renforcent aujourd’hui leurs implantations dans ce pays. Nous verrons ainsi dans notre prochaine partie l’exemple de trois entreprises Françaises qui se sont implantées dans le pays et tentent de renforcer leurs positionnement.
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