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I-2 Le véhicule électrique : un concept récent ?

L’ «Histoire» du V.E. naît avec l’histoire de l’automobile et n’est donc pas récente. Un petit historique va nous permettre de l’apprécier.

Les différentes littératures datent l’apparition des premiers prototypes de V.E. vers 1830. Mais la locomotion électrique est intimement liée à l’amélioration du fonctionnement des batteries d’accumulateurs, et donc parler de l’histoire du véhicule électrique c’est y associer Gaston Plante.

En effet, il faut attendre l’amélioration du fonctionnement des batteries par Gaston Plante en 1865 puis Camille Faure en 1881 pour que les voitures électriques prennent réellement leur essor.

En 1881, Charles Jeantaud, aidé de l’inventeur de batteries Camille Faure, construit le premier véhicule électrique français, avec un moteur Gramme et une batterie Fulmen.

Cependant, la première voiture électrique est aussi attribuée à Gustave Trouvé (inventeur du bateau électrique) puisqu’en novembre 1881, il présente aussi une automobile électrique à l’exposition internationale d’électricité de Paris (source : www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=962).

Ci-dessous, la voiture électrique de Charles Jeantaud de 1881.
(Source : http://evworld.com/blogs/index.cfm?authorid=46&blogid=202&archiV.E.=1)

Aussi, « la voiture électrique connaît un succès certain dans la dernière décennie du XIXe siècle, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. […] Il s’agit notamment de flottes de taxis pour le service urbain, en lieu et place des fiacres et autres voitures de louages à cheval.

Ces voitures étaient munies de batteries au plomb pesant plusieurs centaines de kilogrammes qui étaient rechargées la nuit dans des stations spécialisées. » (Source : www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=962).

« En 1881, Nicolas-Jules Raffard avait déjà motorisé un omnibus qui allait être à l’origine de la première expérience de transport en commun routier doté d’une motorisation électrique et l’on connaît aussi le tramway à accumulateurs qui faisait le service « Madeleine-Courbevoie » aux environs de 1897. […] »
(Source : http://comiteducentenaire.over-blog.com/article-la-voiture-electrique-45912936.html)

I-2-a Des stations de recharge et d’échange de batteries de traction en 1898 à Paris

« A Paris, [l’ingénieur français et constructeur] Krieger fut [aussi] le premier à implanter des stations de recharge pour ses voitures à accumulateurs et ce, dès 1898.

On pouvait y faire recharger les batteries ou, plus simplement, les échanger contre des batteries chargées, ce qui ne prenait que quelques minutes. Un an plus tard, la quasi-totalité des taxis parisiens était dotée d’électromobiles. »
(Source : http://comiteducentenaire.over-blog.com/article-la-voiture-electrique-45912936.html)

Ci-dessous, une station de recharge électrique destinée aux flottes des sociétés de taxis qui exploitaient les « électromobiles » Krieger à Paris en 1898.
(Source : http://comiteducentenaire.over-blog.com/article-la-voiture-electrique-45912936.html)

Ci-dessous des taxis électriques dans les rues de New York City à la fin du XIXe siècle.

(Photo 1, source : http://blog.hemmings.com/index.php/2009/01/06/new-yorks-21-passenger-electricduallies-of-the-oughts/)
(Photo 2, source : http://tecno12-14.info/miscel_lania.htm)

Il est important de souligner qu’à l’époque, posséder une automobile était un luxe et que la notion de voitures « individuelles » ou « particulières » pour toute la population n’existait pas vraiment.

La voirie était souvent partagée entre transport en commun (tramway, omnibus..) et taxis qui représentaient la plupart des voitures de l’époque.

Comme leur usage était majoritairement urbain, le choix de l’électrique s’imposa.

En quelques années, l’autonomie des V.E. s’améliora. D’ailleurs, on peut lire que si « en 1896, Louis Krieger […] créa un fiacre électrique qui participa avec succès au premier concours de parcours en ville : 12 jours de circulation et 50 km par jour.[…]

Quelques années plus tard, en 1901, de nouveau Krieger, avec une voiture électrique emportant trois voyageurs, portait le rayon d’action à 307 km en reliant Paris à Châtellerault, sans recharge, à une moyenne horaire de 40 km ». (Lebrun, P., 2003)

I-2-b Le jour où l’automobile dépassa les 100 km/h

Le 29 avril 1899, à Achères, en France, pour la première fois dans l’histoire de l’automobile, un véhicule automobile dépassa les 100km/h (105,88 km/h précisément). Ces 105,88 km/h, furent atteints sans émanation de gaz d’échappement et donc sans émission de polluants atmosphériques, le tout sans bruit, puisque cette voiture française, qui se nommait la « Jamais-Contente », et qui était conduite et conçue par l’ingénieur belge Camille Jenatzy, était 100% électrique !

Camille Jenatzy et la « Jamais Contente ».

(Les 2 photos ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Jenatzy)

Finissons, enfin, ce petit historique sur une anecdote et l’extrait d’un article journalistique empreint de discernement.

Un « concours des « voitures de place » de 1898 (organisé par l’Automobile club de France du 1er au 12 juin) avait amené les concurrents à couvrir, à travers Paris, neuf itinéraires de 60 km. Douze véhicules étaient inscrits mais un seul de ces véhicules était « à pétrole » (un coupé Peugeot) […]. Les onze autres voitures étaient des « électromobiles », presque toutes de fabrication Jeantaud et Krieger (si l’on excepte un coupé de la Compagnie générale des transports automobiles).

(http://comiteducentenaire.over-blog.com/article-la-voiture-electrique-45912936.html)
A la suite de ce concours, M. E. Hospitalier écrira (dans « La Nature », 9 juillet 1898) : « Désormais, il est acquis que le fiacre à moteur à essence de pétrole ne saurait constituer un système d’exploitation de voitures publiques dans une rande ville ».

(http://comiteducentenaire.over-blog.com/article-la-voiture-electrique-45912936.html)

Presque 130 plus tard, on est en droit de se demander pourquoi présente-t-on oujours le véhicule électrique en prototypes, et ceci quasiment lors de chaque alon de l’auto depuis des décennies, en projets avortés, en velléités lagrantes de quelques constructeurs de véhicules à carburant fossile (V.C.F.) classiques » ayant pour seul objet de donner une image « verte » à leur arque ou de suivre quelques recommandations étatiques, empreintes, elles aussi, d’autant de velléités…

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