Le changement climatique est l’un des défis majeurs de notre époque. C’est à juste titre que la promotion d’un environnement durable figure en priorité dans les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), à travers l’intégration des préoccupations environnementales et des mécanismes de développement durable dans les politiques à l’échelle nationale et locale.
L’expression « développement durable » est une traduction de l’anglais « sustainable development ». Apparue en 1980 et mise à l’honneur dans le rapport Brundtland en 1987, elle se définie comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Cette notion a été consacrée lors du Sommet de la Terre à Rio et c’est aujourd’hui une doctrine visant à concilier deux aspirations antagonistes et nécessaires : Le développement équitable des sociétés et la préservation de l’environnement. D’après les évaluations du GIEC, des changements climatiques ont bien lieu, causés par une hausse significative d’origine anthropique des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui s’ajoute à d’autres facteurs d’ordre naturels. Ces gaz à effet de serre (GES) empêchent le rayonnement infrarouge émis par la terre de s’échapper normalement vers l’atmosphère et causent un réchauffement global.
A l’échelle planétaire les changements climatiques s’accompagnent d’une série de crises environnementales dues à la modification des configurations météorologiques dont les conséquences sont entre autres les canicules (vagues de chaleur), la sècheresse, l’augmentation de la fréquence et de l’activité des cyclones, les évènements météorologiques extrêmes (vents et précipitations), l’élévation du niveau de la mer, et les inondations.
En Afrique, les populations sont essentiellement confrontées aux risques tels que les tempêtes tropicales, les inondations, les glissements de terrain, l’érosion des sols, les vents violents, la sècheresse. D’après la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), cette sècheresse comprend la diminution de la quantité totale d’eau disponible dans les grands bassins versant du Lac Tchad, du Niger et du Sénégal. Il est également très probable que ces phénomènes exacerbent les problèmes urbains de gestion liés à la pollution, à l’assainissement, à la fourniture d’eau, à la santé publique, aux infrastructures et aux technologies de production économique, particulièrement en milieu urbain (GIEC, 1996). De ce fait les questions inhérentes à l’atténuation, à l’adaptation et plus encore aux politiques territoriales visant à un développement durable se posent partout avec acuité.
A l’échelle du Cameroun et pour la ville Douala en particulier, les travaux de Tchiadeu et Ketchemen (2009) montrent que l’analyse des données pluviométriques journalières disponibles sur la période de 1951 à 2007 permet d’apprécier à l’aide des indices de l’IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) les changements intervenus dans les précipitations et étudier les changements climatiques dans la ville. Notamment par l’analyse des hauteurs pluviométriques annuelles, le nombre de jours de pluies, le maximum pluviométrique journalier et l’index d’intensité pluviométrique. En effet, de l’analyse des séries chronologiques, il ressort clairement une variation interannuelle des hauteurs de pluies, la ville de Douala s’illustre par une décroissance remarquable des précipitations à partir des années 1970. Ce défaut de régularité temporelle pluviométrique de la station de Douala, au cours de la période 1951-2007, s’exprime par une récession pluviométrique à partir de 1972 avec une baisse de 737.2 mm, soit (17%) (Tchiadeu et Ketchemen, Op.cit.). Cette évolution du système climatique ne sera pas sans conséquence, car un tel changement aurait des effets imprévisibles et d’une portée considérable sur divers plans (environnemental, social, économique, politique), compte tenu de l’importance du poids économique, démographique, politique et de la localisation de la ville. Il semble ainsi difficile de dissocier la vulnérabilité du fonctionnement de la ville et des phénomènes sociaux typiquement urbains. C’est la raison pour laquelle D’Ercole et al., (1994) préfèrent l’expression « vulnérabilité urbaine » à «vulnérabilité dans la ville».
Cependant, les municipalités sont toujours mal préparées pour faire face à de tels risques qui représentent une menace constante pour le développement durable de la ville. Dans le cas d’une métropole comme Douala, au vu des enjeux exposés, les politiques d’atténuation constituent un enjeu essentiel pour la collectivité locale. Or, au Cameroun, les préoccupations relatives à la protection de l’environnement sont essentiellement récentes. C’est la Loi-cadre N°96/12 du 5 août 1996 portant à la gestion de l’environnement qui sert de boussole aux grandes orientations à suivre en matière de développement durable. C’est dans ce contexte que la Communauté Urbaine de Douala (CUD), pour renforcer ses capacités dans le but d’une meilleure maîtrise de l’espace et la promotion d’un développement durable a mis sur pieds entre 2005 et 2008 des structures (Atelier d’Urbanisme de Douala 2007, Direction de l’Atelier d’Urbanisme, Direction des Études, de la Planification Urbaine et du Développement Durable) et des postes de responsabilité avec pour mission entre autre l’élaboration et le suivi des documents d’urbanisme (PDU, POS, SDAU), la réflexion sur la mise en place des politiques territoriales visant à un développement durable et la prévention des risques naturels dans un contexte global de changements climatiques. C’est ainsi qu’elle procède actuellement au développement et à la mise en oeuvre de politiques et stratégies, de programmes et de projets identifiés par les autorités locales et les populations dans le cadre de l’élaboration de l’Agenda 21 local.
Source : Institut National de Cartographie (INC, 2010)
Figure 2 : Localisation de la ville de Douala dans le Cameroun
Figure 3 : Présentation de la zone d’étude