Depuis au moins 5 000 ans, à des époques différentes et dans des régions du monde éloignées les unes des autres, l’homme a toujours utilisé les aloès pour prévenir ou soigner nombre de ses maux. En effet, plusieurs preuves archéologiques et historiques témoignent de ses multiples et identiques usages médicinaux dans toutes les grandes civilisations sans aucune exception (Donadieu, 2006).
C’est chez les sumériens que l’on retrouve les premières traces de l’usage thérapeutique des aloès (musabar), pendant les temps des rois d’Akkad sur des tablettes d’argile gravées en caractères cunéiformes remontant au 3ème millénaire avant J.C. (environ 5000 ans), découvertes en 1948 dans les ruines de Nippur (Donadieu, 2006; Schweizer, 2006).
En Chine le Pen T’sao, l’un des premiers ouvrages sur les plantes médicinales, 6ème millénaire (environ 4700 ans), dans lequel Li Che Tchen classe les aloès parmi les plantes aux vertus thérapeutiques majeures sous l’appellation de «Remède d’harmonie » et la considère comme la plante spécifique du traitement des brûlures et des affections de la peau (Donadieu, 2006).
L’aloès a été inclus aux plantes médicinales réservées à la famille impériale. Il a été inclus dans le Ben cao (1505), un travail commandé par l’empereur Xiao Zong. La pharmacopée chinoise de Li Shih-Shih-Shen (1518-1593) cite l’aloès parmi les plantes à vertus thérapeutiques importantes (Schweizer, 2006).
L’aloès apparaît encore chez les mésopotamiens sur des tablettes d’argile gravées en caractères cunéiformes, remontant au 2ème millénaire avant J.C (environ 4000 ans), découvertes dans les ruines de l’antique Elba en 1973 (Donadieu, 2006).où les habitants décorent leurs portes avec les feuilles d’aloès comme signe de protection (Schweizer, 2006).
En Egypte les aloès étaient déjà connues du temps de Cléopâtre, où il servait à adoucir la peau et avec le fameux papyrus d’Ebers (nom de celui qui l’a déchiffré après sa découverte dans les ruines de Louksor) écrit à Thèbes au cours du 2ème millénaire avant J.C. (environ 3600 ans), le plus ancien document de la médecine égyptienne parvenu jusqu’à nous. Cet ouvrage, qui a pour titre « Livre de préparation de médicaments pour toutes les parties du corps humain », reproduit en signes hiéroglyphes de nombreuses formulations à base d’aloès (Donadieu, 2006).
Les pharaons l’ont considéré un élixir de la longue vie. Il était traditionnel d’apporter une plante d’aloès à l’enterrement comme cadeau, parce que c’était un symbole d’une nouvelle vie (Schweizer, 2006). Le jus d’aloès a fait partie intégrale des ingrédients utilisés pour la taxidermie des morts, comme dans le cas du roi Ramsès (Bassetti et Sala, 2005).
En Occident, l’aloès devient populaire dans les années 1950, après la découverte de ses propriétés cicatrisantes et, plus spécialement, de son efficacité contre les brûlures dues à des irradiations (Iserine, 2001).