Le riz (Oryza sativa L.) est la culture céréalière la plus importante dans le monde en développement et il constitue la denrée alimentaire de base de plus de la moitié de la population du monde entier. Selon FAO, le riz représente 27% de l’apport énergétique des habitants des pays en développement et 24% de leurs protéines alimentaires (FAO, 2004).Une vingtaine d’espèces du genre Oryza ont été identifiées, mais la presque totalité du riz cultivé est de l’espèce Oryza sativa L. En Afrique, on cultive de petites quantités de Oryza glaberrima, qui est une espèce pérenne. La production rizicole est assurée par 114 pays dans le monde et est une activité très précieuse pour les populations de certaines régions d’Afrique de l’ouest et du centre. Sa consommation est en forte progression ces dernières années en Afrique de l’ouest où il est cultivé à divers degrés dans presque tous les pays de la sous région.
Au Bénin, le riz prend une place importante dans l’alimentation de la population aussi bien rurale qu’urbaine. Pour une consommation annuelle estimée à 80000 tonnes de riz blanc, la production locale n’est que de 30000 tonnes. La différence est comblée par les importations dont le flux s’élève à 50000 tonnes (Danvi et Assigbé 2003).Ces importations annuelles constituent des hémorragies de devises qui provoquent de sérieux déséquilibres dans la balance commerciale du pays, bien que ce dernier regorge de potentialités rizicoles (FAO, 2000). Il est produit dans trois types d’écosystèmes : les bas-fonds, les périmètres irrigués avec maîtrise de l’eau et les plateaux en terre exondée (Yéhouénou et Assigbé,2001). Malgré, les progrès scientifiques enregistrés ces dernières années, les maladies continuent d’être des facteurs non négligeables de détérioration, de la qualité et de la quantité des produits récoltés, jouant ainsi un rôle déterminant dans le domaine de l’alimentation(Sy et Séré,1996).Si produire ,plus de riz se pose comme une nécessité incontournable pour nos pays, apprendre à combattre les ennemis de cette culture, est un volet indispensable à cette bataille pour la production.(Sy et Séré,1996).Cependant, la culture et la production de cette céréale sont gravement affectées par de nombreux facteurs dont la panachure jaune du riz,(Traoré, 2006), une virose endémique à l’Afrique. Cette maladie a été signalée pour la première fois au Kenya (Bakker,1970) et s’est répandue par la suite dans plusieurs pays africains notamment ceux de l’Afrique occidentale et de l’Afrique de l’est. Malgré tous ces dégâts que cause la panachure jaune, aucune méthode de lutte efficace n’a été découverte contre cette affection. Avec la diversité des
sources d’infection, des vecteurs et des isolats viraux, la lutte génétique reste à l’heure actuelle, la voie la plus prometteuse de lutte contre cette maladie.
Mais des progrès majeurs ont été réalisés dans la connaissance de la structure des populations virales de nombreux pays, leur diversité et sur l`épidémiologie (N’guessan et al., 2001 ; Fargette et al., 2004 ; Traoré et al., 2006 a; Onasanya et al., 2006 ;Sorho et al., 2005). Des sources de résistances ont été identifiées (Thottapilly et Rossel, 1993 ; Ndjondjop et al.,1999 et 2001 ; Pinto et al., 1999 ; Sorho et al., 2005). Le rôle prépondérant des hôtes naturels sauvages et des pépinières dans la transmission et la propagation du virus au champ a été prouvé (Konaté et al.,1997 ; N’guessan et al., 2000 et 2001 ; Traoré et al., 2006b).
Depuis1999, que le virus a été découvert au Bénin, il y a peu de travaux systématiques permettant d’en évaluer l’importance en termes de pertes causées aux cultures, et d’en situer la variabilité sérologique et pathogénique. Tout juste une étude de la diversité sérologique et pathologique s’est concentrée sur les isolats du Nord du pays (Bancolé 2006 ; Hadonou, 2006). C’est pour cela, qu’il nous est paru indispensable de mieux connaitre les isolats du Benin en nous attachant à étudier ceux du Sud. Notre étude sur le thème : Diversités sérologique et pathogénique des isolats du virus de la panachure jaune du riz (RYMV) au Sud-Bénin, s’inscrit dans le cadre des travaux de fin de notre formation à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), option : Aménagement et Protection de l’Environnement (APE).
Ce présent travail s’articulera autour des chapitres suivants :
• Le Chapitre 1 fait le point des généralités sur le riz
• Le Chapitre 2 aborde la méthodologie
• Le Chapitre 3 traite les résultats et discussions
• Le Chapitre 4 comporte la conclusion et les perspectives