Le développement de la production agricole dans le pays en développement se heurte à des contraintes climatiques, édaphiques et végétales, lesquelles, si elles sont jointes à une croissance rapide de la population, à une détérioration accélérée des ressources naturelles non renouvelables, à une désertification galopante, à un manque d’investissement dans le secteur agricole, posent de véritables et sérieux problèmes à l’agriculture et au développement agricole et rural durables (Nathal, 1998).
De ce fait, un investissement doit permettre d’accroître le bénéfice si ce n’est à court terme du moins à long terme et ceci ; en incluant toutes les dépenses(y compris les frais financiers) entraînées par cet investissement ; l’investissement de productivité peut être rentable sans qu’il y ait accroissement des ventes ; il suffit que les réductions de coût liées aux gains de productivité(en particulier coût de main d’oeuvre) soient supérieures aux prix de revient annuel(y compris l’ amortissement) du matériel ( Metrick,1994) .
Cet investissement, orienté dans le cadre de cultures comme la pomme de terre en raison du luxe qui lui est attribué dans le pays du tiers monde et l’oignon pour la place qu’il occupe parmi les légumes dans le monde, peut concourir dans une certaine mesure au développement agricole. En effet, Douglas, cité par Musakamba (1996) affirme que la pomme de terre a un potentiel élevé pour augmenter la production vivrière et les revenus des agriculteurs dans les pays en voie de développement. Quant à oignon, en volume de production mondiale, les oignons se placent en second rang parmi les légumes, après les tomates (Lesley et al ,1993).
La production de l’oignon est un des moyens qui contribuerait pour les petits exploitants agricoles à la poursuite de leurs objectifs. Quoique sujette à un certain nombre de contraintes, la culture de l’oignon permet d’accroître les revenus des ménages. On trouve une diversité des cultures vivrières entre autre la tomate, le haricot, le soja, le bananier, la canne à sucre, la pomme de terre, l’oignon, etc. Ces deux dernières qui font l’objet de cette étude et sont pratiquées dans plusieurs milieux ruraux, comme c’est le cas à Mudaka .La pomme de terre étant considérée comme source importante de protéines et de vitamine c, elle produit suffisamment de calories et de protéines.
Mais aussi la consommation régulière de l’oignon frais est d’une grande importance car il apporte les sels minéraux, et les vitamines qui améliorent la santé (Dupriez et Deleener, 1983).
Dans la province du Sud Kivu, la pomme de terre, de même que l’oignon sont cultivés sur une grande partie et constituent une source de revenus considérables pour les agriculteurs. Le groupement de Mudaka, dans le territoire de Kabare, est reconnu parmi les milieux qui pratiquent largement ces deux cultures (IPAPEL, 2007) .Malheureusement, ce groupement demeure une région pauvre et sa population fait face à des difficultés d’accessibilité aux besoins fondamentaux de base. Ainsi, la malnutrition, le taux d’analphabétisme y sont élevés et l’accès aux soins de santé reste faible suite à l’insuffisance du revenu monétaire.
Selon le rapport du PNRT(2008), la culture de l’oignon et celle de la pomme de terre sont parmi les principales sources de revenus de monétaires pour les agriculteurs dans le groupement de Mudaka. On observe ,en effet, un mouvement journalier et régulier des paysans(paysannes) qui vont au marché de Mudaka avec des sacs chargés de pomme de terre et des fagots d’oignon destinés principalement aux marchés de Bukavu.
De ce qui précède, il convient d’étudier la production de la pomme de terre et de l’oignon à Mudaka, d’analyser leur rentabilité au niveau local dans le but d’établir le rôle que ces deux cultures peuvent jouer dans la réduction de la pauvreté au niveau de ce groupement vu l’importance économique d l’oignon et de la pomme de terre dans la province du Sud Kivu ; tel est l’objectif du présent travail.