Dès les temps les plus reculés, la pêche a été une source majeure de nourriture pour l’humanité, assurant un emploi et des avantages économiques à ceux qui la
pratiquaient (FAO, 1995). La gestion des populations halieutiques est devenue un enjeu crucial tant sur le plan biologique (conservation des espèces) qu’économique (préservation de l’activité de pêche).
Par leur 1200 Km de côtes, les eaux algériennes recèlent une variété de ressources halieutiques, cependant avec un plateau continental étroit et l’enrichissement des connaissances dans le domaine de la pêche le terme de « surexploitation » tend à remplacer la notion de « ressources inépuisables ». Pour lutter contre l’épuisement des richesses aquatiques une parfaite connaissance de la dynamique des populations est primordiale afin de mettre en place un plan de gestion rationnelle des stocks.
En Algérie, l’ordre des pleuronectiformes est représenté par vingt-cinq espèces appartenant à cinq familles différentes. Malgré cette diversité, ces espèces sont classées dans un seul groupe « soles » dans les statistiques de pêche officielles. Cependant, à l’exception des rares travaux (Rousset et Marinaro, 1983 ; Alili, 1988 ; Ouabadi, 1991) peu d’études ont été consacrées à ce groupe.
Dans cette perspective, il nous a été proposé de contribuer à l’étude de la croissance et l’exploitation de deux espèces de poissons plats pleuronectiformes des eaux algériennes : Citharus linguatula (Linnaeus, 1758) et Dicologlossa cuneata (Moreaux, 1881).
Le présent travail comporte :
La détermination des éléments de base de la dynamique des populations, la croissance et les mortalités (mortalité totale, naturelle et par pêche), ainsi qu’une estimation du taux d’exploitation qui donnera un aperçu général de l’état du stock ;
Une étude de l’exploitation par trois modèles :
– Le rendement relatif par recrue Beverton (1966).
– Le modèle rétrospectif de Jones (1984) « analyse de cohorte fondée sur la longueur »
– Le modèle prédictif de Thompson et Bell (1934), basé sur les longueurs. Il permet en simulant les variations de l’effort de pêche d’analyser son impact sur le stock de ces deux espèces.