Pour la suite, nous souhaitions les phases clés des rencontres de leur vie quotidienne, qu’ils nous décrivent les espaces de rencontres plutôt géométriques tout en espérant qu’ils allaient dans leurs dires illustrer d’autres espaces.
Une journée type est décrite par un réveil très matinal : petit-déjeuner, atelier, repas, atelier, repas et aller se coucher. Les espaces de rencontres sont les mêmes pour tous. Parfois, ces moments peuvent être ponctués par des rencontres avec le, la psychologue, l’assistant(e) social(e). Les détenus peuvent faire du sport, ont plus de moments de promenade et libres (moments inexistants en préventive).
Woody a dit qu’il a eu de la chance d’être seul dans une cellule (il est important de repréciser que les cellules au départ sont prévues pour un nombre déterminé de détenus mais vu la surpopulation carcérale, ils finissent par être une à deux personnes de plus que prévu initialement).
Il a beaucoup apprécié le travail. A de nombreuses reprises dans ses diverses réponses, Woody décrit avec précision sa difficulté d’entrer en contact.
Nous reprendrons également dès la page 67, la notion d’être seul dans une cellule dans le résumé de tous les phénomènes que Woody a vécu en prison car cela semble être un bienfait pour Woody de vivre sans codétenu mais est-ce vraiment le cas ?
Quant à Charles, dans un premier temps, il est passé par une cellule où il vivait à deux puis dans un deuxième temps dans une cellule où ils étaient cinq. Puis, Charles a demandé à être seul.
Pourtant, il aime les moments de repas car ce sont des instants ou ils peuvent jouer aux cartes, parler, s’entraider.
Là, également pour Charles, nous écrirons quelques lignes sur la notion de vivre seul.
Doe a toujours vécu dans une cellule où ils étaient plusieurs. Il n’a jamais demandé de changement malgré le besoin par moment de se retrouver seul. Il n’a jamais rien entrepris même s’il aimait être au calme.
D’ailleurs il raconte : « (…) les relations avec les autres détenus, honnêtement, j’m’en fous, j’avais pas l’intention, c’était pas des potes, j’avais pas l’intention de revoir les gens après, c’était juste des gens avec qui je devais vivre le temps que j’étais là et basta (…) ».
Il précise également que les moments importants pour lui sont les instants de parloir avec sa famille.
Raphael, la première fois, était seul dans la cellule puis il a été jusqu’à cinq pairs. Lorsqu’il a vraiment été mal, il vivait seul. Lors de sa dernière détention il a demandé à vivre avec un américain comme cela il pouvait apprendre la langue.
Pour lui, il n’y a pas eu de moments importants de rencontre. C’était surtout dû aux personnes présentes lors de ses incarcérations. En effet, il narre : « Cela dépendait, avec qui, quoi. Ça dépend de la relation, des fois il y a une bonne relation, on était tout content d’aller à la promenade pour le retrouver. (…) ».
Pour nous, lorsqu’il nous dit avoir fait une demande pour pouvoir vivre avec un américain, nous y identifions l’espace pathique de Straus.
Il s’est retrouvé comme imagé par Straus, dans un paysage où l’horizon s’est déplacé avec lui. Il a favorisé son ouverture et c’est la surprise de pouvoir apprendre l’anglais en prison grâce à un autre détenu.