La décennie 90 a été marquée dans les pays en développement, principalement en Afrique subsaharienne par des progrès sur le plan de la croissance économique grâce à la mise en oeuvre de plusieurs programmes de réforme économique. Dans certains pays, la croissance réalisée est, paradoxalement, accompagnée d’une augmentation de l’incidence de la pauvreté, ce qui amène naturellement à se demander quel type de relation on peut établir entre croissance et pauvreté.
Cette étude s’attache à décomposer la variation de la pauvreté au Bénin en une composante “croissance” et en une composante “inégalité”, à partir des données de l’enquête Quibb réalisée en 2002 par l’INSAE, en recourant à la méthode statique de Kakwani (1993).
Cette décomposition statique montre que la composante “croissance” a un impact favorable à la réduction de la pauvreté. A contrario, la composante “inégalité” a un effet défavorable sur la pauvreté qui se révèle plus fort que celui de la croissance. C’est dire que l’effet net de la croissance et de l’inégalité sur la pauvreté au Bénin reste défavorable.
Ainsi, dans son état actuel, l’économie béninoise serait de nature à accroître les inégalités socio-économiques suite à un accroissement des richesses.
Ce qui repose le problème de redistribution des retombées de la croissance économique au Bénin. Les politiques économiques devraient donc promouvoir certes une croissance forte, mais aussi réduire les inégalités.