Dans son ouvrage sur « politiques et actions publiques » publié en 2003, Gilles MASSARDIER énonce qu’« il existe deux manières de faire les politiques publiques dans les sociétés occidentales. D’une part, la manière classique où les autorités publiques agissent, selon une “finalité choisie”, à partir d’objectifs et des moyens définis a priori qui s’adressent à des “cibles” réceptives (modèle synoptique). D’autre part, la manière renouvelée où les autorités publiques ne possèdent plus le monopole de fabrication des politiques publiques mais doivent, au contraire, “faire avec” une multiplicité d’acteurs qui projettent leurs “finalités vécues” dans le processus de fabrication des politiques publiques (le modèle des ajustements mutuels ou action publique)(1) ».
En d’autres termes, l’intervention publique s’organise autour de deux logiques ayant chacune sa propre rationalité. Il s’agit de la logique sectorielle et la logique territoriale. Pourtant, l’émergence d’une planification décentralisée donnant plus d’importance aux politiques publiques territoriales aurait sans doute des retombés sur les anciens modes d’intervention publique ayant opté pour une vision sectorielle et reposant sur un référentiel « global-local ».
Cette vision qui n’est plus à l’ordre du jour (paragraphe1), et ce en raisons de plusieurs facteurs, va céder la place à une vision reposant sur la logique ascendant et garantissant l’émergence du « gouvernement local » selon l’expression du Pierre Muller, et assurant une convergence des politique publiques (paragraphe 2).
1 G. Massardier, Politiques et action publiques, Editions Dalloz, Paris, 2003, p.1.
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