Il s’agit de poser un certain nombre de questions (A) auxquelles l’étude ambitionne de répondre. Pour ce faire, nous émettrons quelques hypothèses (B).
A. Problématique
Les journalistes sont très souvent accusés, à tort ou à raison, de porter atteinte au principe de la présomption d’innocence de personnes poursuivies par la Justice. Dans l’affaire d’Outreau (4), on a reproché à la presse française d’avoir vite présenté les personnes mises en cause comme des coupables, mettant la pression sur le jeune juge d’instruction, M. Burgaud, qui ne s’apercevra que trop tard des erreurs judiciaires.
Les journalistes se trouvent face à la conciliation de deux droits fondamentaux: d’une part, le droit à l’information qui veut que tout soit porté à la connaissance du public et d’autre part, la présomption d’innocence qui impose aux médias et à leurs professionnels soit le silence, soit une certaine délicatesse dans le traitement des informations liées aux affaires pénales.
Quelle est alors l’attitude de la presse quotidienne burkinabè à l’égard de la présomption d’innocence ? Autrement dit, les quotidiens burkinabè respectent-ils la présomption d’innocence de personnes poursuivies dont les histoires sont relatées dans leurs colonnes ? L’information étant une denrée périssable, les journalistes peuvent-ils, à l’occasion d’affaires pénales, ajourner sa publication dans l’attente d’une décision judiciaire ? Le respect de la présomption d’innocence n’est-il pas un obstacle à la liberté d’informer, et partant au droit à l’information ?
Pour répondre à ces questions, nous émettons un certain nombre d’hypothèses.
B. Hypothèses
Nous émettons une hypothèse principale et deux hypothèses secondaires.
– Hypothèse principale :
Dans la presse quotidienne burkinabè, la pratique tend au respect de la présomption d’innocence.
– Hypothèses secondaires :
Des cas d’atteinte à la présomption d’innocence subsistent encore dans la presse quotidienne burkinabè.
Le respect de la présomption d’innocence est une entrave à la liberté d’informer et au droit à l’information du public.
4 L’affaire d’Outreau est une affaire pénale de pédophilie qui a débouché sur la plus grande erreur judiciaire française. Elle a été jugée par la Cour d’assises de Saint-Omer du 20 mars au 22 juillet 2004, source : Internet
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