La méthode de recherche retenue est l’analyse de contenu. Selon le Pr Serges Théophile Balima et Véronique Duchenne, « l’analyse de contenu vise à dégager les caractéristiques significatives d’un message véhiculé par un moyen de communication sociale (5) ». Pour ces auteurs, l’analyse de contenu peut aller au-delà du texte, pour s’intéresser aux traces de l’auteur, du lecteur, de la réalité extérieure, etc., contenues au sein même du texte.
Notre étude porte sur les parutions des quotidiens suivants : Sidwaya, L’Observateur Paalga et Le Pays. La période d’étude s’étend de juin à décembre 2012. L’analyse de contenu a consisté à relever dans les journaux sélectionnés les articles respectant la présomption d’innocence ou les cas d’atteintes à la présomption d’innocence. Il s’est agi de préciser en quoi les articles concernés respectent ou violent la présomption d’innocence.
Les articles traitant d’arrestation d’individus par les forces de sécurité, de poursuites pénales et de jugement devant les juridictions ont été sélectionnés pour constituer l’échantillon final ou le corpus. Le corpus est composé de 97 articles (36 pour Sidwaya, 25 pour L’Observateur Paalga et 36 pour Le Pays).
L’unité d’échantillonnage est l’article. L’article ici s’entend de la brève, du compte rendu, du filet, du reportage, etc. Dans un souci de simplification, nous n’avons retenu que les articles relevant des genres dits informatifs et traitant de l’actualité nationale.
Les articles présentant des caractéristiques communes forment des catégories. « Les catégories désignent des groupes de messages possédant des attributs communs différents des attributs que possèdent les autres groupes de messages (6) ». Pour Théophile Balima et Véronique Duchenne, il s’agit de « faire émerger des catégories qui ne soient ni trop générales ni trop affinées, et surtout qui aient de l’intérêt par rapport aux questions posées par la recherche (7) ».
L’analyse de contenu exige dans la détermination du corpus, la pertinence, l’exhaustivité, l’exclusivité, l’objectivité et l’homogénéité. La pertinence signifie qu’il doit avoir un équilibre entre les particularités du corpus et la problématique de la recherche. L’exhaustivité veut dire que tout le corpus doit se retrouver dans la grille finale. L’exclusivité signifie qu’un même élément ne peut pas appartenir à deux catégories. L’objectivité impose au chercheur de s’assurer que d’autres codeurs auraient enregistré les unités du corpus dans la même catégorie que lui. L’homogénéité commande que les catégories ne soient pas disparates et éclatées.
Nous estimons que notre corpus répond à ces critères.
Pour mieux exprimer les résultats de cette étude, les approches quantitatives et qualitatives ont été utilisées.
Outre l’analyse de contenu, nous avons procédé à des entretiens avec les rédacteurs en chef des quotidiens concernés par l’étude. Il s’agit là d’un entretien à usage complémentaire. Il n’est donc pas la technique de base de l’étude. L’objectif est de connaître la compréhension de la notion de présomption d’innocence des responsables des rédactions sur lesquelles porte notre étude. Nous leur avons demandé entre autres, s’ils la respectent, s’ils ont déjà été interpellés pour sa violation, s’ils accepteraient de taire une affaire au nom de la présomption d’innocence de la personne mise en cause. Nous avons abordé avec eux le conflit entre la présomption d’innocence et le droit à l’information.
Enfin, nous avons recouru à la doctrine et à la jurisprudence pour étayer nos propos ou trancher certaines questions.
5 Balima Serges Théophile et Véronique Duchenne, Méthodologie de recherche en science de l’information et de la communication, Edition Sankofa / Editions Sidwaya, Ouagadougou, 2005, P. 59
6 Bonville, 2000, P. 46 cité par Balima Serges Théophile, Loada Augustin et Sangaré/Compaoré Nestorine dans Médias et démocratie au Burkina Faso, CODESRIA, 2012
7 Balima Serges Théophile et Véronique Duchenne, Méthodologie de recherche en science de l’Information et de la Communication, Editions Sankofa/ Editions Sidwaya, Ouagadougou, 2005, P. 64
Page suivante : Section IV : Revue de littérature
Retour au menu : La présomption d’innocence dans la presse quotidienne burkinabè